BouyguesTel lancera sa 3G+ en 2007 avec Nortel et Ericsson

Un camouflet pour Alcatel et Nokia

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. A l’époque où France Télécom et SFR dépensaient des milliards d’euros pour acquérir des licences UMTS et déployer leurs réseaux, Bouygues Telecom martelait que la 3G ne l’intéressait pas, que ce qui importait c’était les contenus, pas les tuyaux. Puis le troisième opérateur français s’est emparé d’une licence.

Depuis, la filiale du géant du BTP a préféré se concentrer sur la technologie Edge, norme intermédiaire entre le GPRS et la 3G. Mais aujourd’hui, l’opérateur estime qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure. Le haut débit mobile est une attente forte de la part des utilisateurs et surtout un succès commercial: plus de deux millions d’abonnés en France. Avec deux ans de retard sur ses concurrents, Bouygues Telecom a décidé, pour mieux se positionner, de passer directement à la technologie HSDPA, ou 3G+, une évolution de l’UMTS qui permet des débits plus importants: 1 Mb/s contre 384 kb/s pour la 3G. Un choix stratégique pertinent puisque HSDPA n’exige qu’une évolution logicielle des réseaux et parce que cette technologie devrait s’imposer à terme. Orange et SFR lancent d’ailleurs actuellement des pilotes. L’objectif pour Bouygues sera d’adresser ce marché en même temps que ses concurrents. L’opérateur prévoit de lancer ses offres entreprises au second semestre 2006, le grand public sera concerné début 2007. Rappelons que le groupe doit lancer son offre avant le 30 avril 2007, selon un engagement pris auprès du régulateur. On se souvient en effet que BouyguesTel avait demandé, et obtenu de l’Arcep (ex-ART) en janvier 2005, une dérogation lui permettant de reporter à cette date. Cela dit, il y avait une contrepartie à ce délai. Bouygues Telecom sera tenu d’assurer une couverture du territoire satisfaisant au moins 20% de la population. Bouygues Telecom va donc déployer un réseau 3G+. Pour ce faire, il a choisi Nortel et Ericsson comme équipementiers, révèle les Echos. Une bien mauvaise nouvelle pour Alcatel qui pensait pourtant tenir le bon bout. En effet, le groupe français avait déployé deux réseaux 3G pilotes pour l’opérateur en 2004. Le choix de Nortel est de son côté plus logique puisque l’équipementier nord-américain fournit 90% du réseau GSM de Bouygues Telecom. Quant à Ericsson, il équipe Bouygues en coeur de réseau. Les modalités financières n’ont pas été dévoilées.