Toujours soupçonné par divers Etats d’implanter des backdoors pour le gouvernement américain dans ses logiciels, Microsoft s’est lancé, depuis plusieurs mois déjà, dans une opération transparence. Au Brésil, un des pays où ces accusations reviennent régulièrement sur le devant de la scène, Redmond va ouvrir un centre où les officiels du gouvernement auront accès au code source de ses produits. C’est en réalité le quatrième ‘centre de transparence’ que la multinationale met sur pied dans le monde. Cette implantation sera également ouverte à des experts venant d’autres pays d’Amérique latine ou des Caraïbes.
Depuis le début des révélations Snowden en 2013, plusieurs pays ne prennent plus pour argent comptant les déclarations d’indépendance des industriels américains de l’informatique. Il faut dire que plusieurs d’entre eux – dont Microsoft avec le programme de la NSA Prism – ont été pris les doigts dans le pot de confiture. Et mis en cause pour leur collaboration à la collecte de données en masse que pratique l’agence américaine.
Protégé par des mesures de sécurité renforcées, le centre ouvert par Redmond au Brésil, inauguré mercredi 19 octobre, dispose d’une salle hautement sécurisée où aucun appareil électronique n’est autorisé. C’est dans cette pièce que les experts pourront examiner les quelque 50 millions de lignes, issus des logiciels serveurs et d’e-mails, que Redmond met à disposition. Les copies du code source seront affichées sur des machines physiquement isolées d’Internet et sont vouées à être effacées. L’ouverture de ce centre a été présentée comme une « avancée positive » par un officiel brésilien, interrogé par Reuters.
Microsoft dispose déjà de trois autres centres de transparence de par le monde. Dans la foulée de l’inauguration d’une première installation de ce type à Redmond, en 2014, l’éditeur a mis sur pied des centres de même nature à Bruxelles (en 2015) et à Singapour (le mois dernier). Un cinquième centre est prévu à Pékin.
La liste des personnes ou organisations ayant accès, via ce dispositif, aux codes sources du premier éditeur mondial n’est pas publique. Lors de la dernière émission de Cash Investigation, diffusée cette semaine et où l’éditeur était placé sur la sellette pour son contrat avec le ministère de la Défense, Marc Mossé, le directeur des affaires publiques de Microsoft en Europe, a indiqué que « l’Etat français disposait d’un accord avec Microsoft pour bénéficier d’informations techniques permettant d’assurer la sécurité de ses systèmes d’information ». Il s’agit là de la première évocation de cette relation privilégiée entre l’éditeur et Paris. Mais Marc Mossé n’a pas précisé si celle-ci se traduisait par un accès des officiels français aux codes source de la multinationale depuis un des centres de transparence.
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