Brevets: Broadcom gagne contre son rival Qualcomm

Du rififi dans le nuage entre Amazon et Google

Le juge fédéral a tranché… Broadcom était effectivement en droit d’attaquer
Qualcomm pour violation de brevets. Mais aux Etats-Unis seulement…

Qualcomm a bien utilisé illégalement trois technologies brevetées de Broadcom Corp dans ses ‘chipsets’. Le fabricant américain ‘accusé devra débourser 19,6 millions de dollars de dédommagements.

Ce verdict représente une véritable victoire pour Broadcom vis-à-vis de son principal concurrent. La technologie concernée par cette violation de brevet concerne le transfert en haut débit de contenus vidéo sur les terminaux utilisant le chipset EV-DO.

D’après la presse américaine, Broadcom va demander au juge James Selna, d’empêcher Qualcomm de continuer à utiliser cette technologie dans ses semi-conducteurs qui sont généralement installés dans des téléphones 3G  » haut de gamme ».

Les trois brevets au c?ur de ce contentieux industriel concernent la compression vidéo, la fonctionnalité « push to talk », et enfin une technologie permettant à un téléphone d’accéder simultanément aux réseaux de données et aux réseaux voix.

Chez Qualcomm, on apprécie très moyennement la sévérité du jugement. Interrogé par ComputerWorld, Louis Lupin, conseiller général du groupe, a exprimé « toute sa déception ». Il a fait savoir que son groupe allait négocier avec le juge pour diminuer les effets de ce verdict. Et si cela ne marche pas, il y a fort à parier que Qualcomm se décide à faire appel de cette première décision.

Mais ces négociations de dernière minute sont mal engagées. En effet, d’après le juge, Qualcomm a violé des brevets « en toute connaissance de cause. » Ce qui fait craindre au groupe incriminé que Broadcom va en profiter pour demander des compensations financières encore plus importantes. Lupin a malgré tout précisé que« Qualcomm allait lutter de toutes ses forces! »

Signalons que si le juge décide d’interdire les ventes de ‘chipsets’ Qualcomm sur le sol américain, Lupin ne s’en émeut pas plus que cela. Pour lui, cela « aura peu d’impact sur les résultats du groupe » dans la mesure où ce dernier réalise la majorité de ses ventes à l’étranger, bien loin des juridictions américaines.

Mais Lupin semble oublier que Qualcomm doit aussi batailler sur un autre front, avec Nokia. Depuis 2005, les deux groupes se livrent à une véritable guerre d’arguments juridiques.

Le premier fabricant mondial de mobiles exige le retrait des brevets européens détenus par le constructeur américain de puces CDMA (Code Division Multiple Access) sur les produits sous licence Qualcomm introduits dans l’Union européenne en Allemagne et aux Pays-Bas.

Nokia estime que les brevets de l’américain en Europe sont caducs. Qualcomm a donc véritablement une épée de Damoclès au-dessus de la tête, car si le finlandais l’emporte, le groupe n’aura plus la possibilité d’imposer ses brevets en Europe. Du moins sur les téléphones Nokia qui intègrent lesdits composants.