Broadcom-VMware : coup de frein sur le rachat au Royaume-Uni

Broadcom VMware UE USA

Dans la première phase de son enquête sur le rachat de VMware par Broadcom, la Competition and Markets Authority (CMA) du Royaume-Uni redoute une baisse de l’innovation et une hausse des prix. Elle suit les avis déjà formulés par l’UE et les États-Unis.

Le Royaume-Uni s’oppose à l’acquisition de VMware par Broadcom pour 61 milliards $.

A l’issue de la première phase de son enquête, la Competition and Markets Authority (CMA)  estime que le rachat entrainerait une baisse de l’innovation et augmenterait  le coût d’usage de l’IT pour  le gouvernement britannique ainsi que les secteur des banques et des télécommunications.

« Nous craignons que cet accord ne permette à Broadcom d’éliminer les concurrents (…) et de conduire à moins d’innovation à un moment où la plupart des entreprises veulent des systèmes informatiques rapides, réactifs et abordables », a indiqué David Stewart, directeur exécutif du CMA.. « C’est maintenant à Broadcom de répondre à nos préoccupations ou de faire face à une enquête plus approfondie. »

Parmi les griefs relevés, la CMA estime que le rachat  pourrait permettre à Broadcom d’obtenir des informations commercialement sensibles (telles que des détails sur les nouveaux produits prévus) que ses concurrents matériels fournissent actuellement à VMware.

Broadcom dispose de cinq jours ouvrables pour proposer des propositions juridiquement contraignantes afin de répondre aux préoccupations identifiées par la CMA. A l’issue de cette période, cette dernière disposera alors de 5 jours ouvrables supplémentaires pour juger les arguments recevables ou lancée une phase 2 de son enquête.

 

 

Broadcom-VMware : un rachat surveillé par l'UE et les États-Unis

Aux États-Unis, la FTC (Federal Trade Commission) a suivi le même chemin. Notifiée en juin 2022, l’autorité avait demandé, en juillet, des informations complémentaires. Avant d’enclencher, en octobre, la phase d’enquête approfondie.

Estimant que Broadcom et VMware ne sont ni en concurrence – sauf pour la protection des terminaux – ni en relation verticale, elle a axé son examen sur les effets congloméraux du rapprochement. On parle là, entre autres, des stratégies de ventes groupées ou liées. Et de la concentration du pouvoir de négociation.

La Commission européenne a également ouvert une enquête approfondie. L’examen initial avait soulevé une inquiétude en particulier. Elle concerne trois types de matériels interagissant avec les solutions serveur de VMware. En l’occurrence, les NIC (cartes réseau), les HBA (contrôleurs de bus) Fibre Channel et les adaptateurs de stockage.

Bruxelles craint que Broadcom, qui fournit lui-même des composants de ce type, restreigne la capacité de ses rivaux à exploiter les logiciels VMware.

Broadcom-VMware : horizon mai 2024

Dans ce contexte, la conclusion du projet d’acquisition de VMware par Broadcom va prendre davantage de temps. Les multinationales américaines ont convenu de reporter « de douze mois après la date de l’accord de fusion [le 26 mai 2023] », la date de la conclusion du rachat.

La nouvelle échéance est donc fixée au 26 mai 2024. C’est ce que VMware a signalé dans un document déposé la semaine dernière auprès du gendarme boursier américain (la SEC). Un délai supplémentaire pour tenter de convaincre le marché de la pertinence du « deal ».