Bruxelles et Microsoft signent un accord autour d'Internet Explorer

En proposant un mécanisme permettant de sélectionner un navigateur de son choix par défaut dans Windows, la Commission européenne met fin à ses poursuites contre Microsoft.

Le calvaire de Microsoft dans ses relations avec la Commission européenne sur la question du marché des navigateurs prend fin. Bruxelles vient d’annoncer un accord avec l’éditeur de Redmond pour ouvrir Windows aux navigateurs concurrents d’Internet Explorer (IE), seul fureteur jusqu’alors proposé avec un système d’exploitation qui équipe plus de 90 % des PC de la planète.

Microsoft s’est donc engagé à proposer un «écran de choix» (Choice Screen qui remplace le Ballot Screen jusqu’à présent évoqué) qui permettra à l’utilisateur d’installer un navigateur alternatif à IE et même de désactiver ce dernier. Le Choice Screen sera effectif sur les versions XP, Vista et 7 de Windows par l’intermédiaire des outils de mise à jour système.

« Des millions de consommateurs européens profiteront de cette décision en pouvant librement choisir leur navigateur web. Un tel choix servira non seulement à améliorer l’expérience de navigation des gens, mais aussi agir comme un stimulant pour les éditeurs pour innover et offrir de meilleurs navigateurs à l’avenir », s’est félicitée Neelie Kroes, commissaire à la Concurrence. Aux côtés d’IE, figureront Mozilla Firefox, Apple Safari, Google Chrome et Opera Software. A priori, ils devraient apparaître dans un ordre d’affichage aléatoire afin de ne pas influencer le choix de l’internaute.

L’accord portera sur 5 ans et sera valable sur l’espace économique européen uniquement. La Commission s’accorde cependant deux ans pour dénoncer les termes de l’accord et ajuster le tir. Et Microsoft s’expose à une amende qui pourrait s’élever jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel s’il ne respecte pas ses engagements.

Il restera donc à vérifier les conséquences de la décision européenne sur le marché. Dans les faits, IE domine largement avec 62 % des usages en Europe selon les chiffres de septembre de l’AT Internet Institute. Même si Firefox lui taille aujourd’hui de belles croupières en revendiquant plus de 28 % des parts… 5 ans après son lancement public.

Il n’est d’ailleurs pas certain que le choix multiple profite à Firefox aujourd’hui très populaire grâce à ses innovations et aux multiples campagnes de communications orchestrées par Mozilla et la communauté du libre. L’avantage pourrait revenir à un autre navigateur open source, Chrome, dont les développements avancent à grands pas… Et ce d’autant que le torchon commence à brûler entre Mozilla et Google.