Bruxelles scrute l’appétit de Microsoft pour Nuance

Microsoft Nuance Commission européenne

Dans le collimateur de Bruxelles pour son exploitation de Teams, Microsoft l’est aussi pour sa tentative d’acquisition de Nuance.

L’acquisition de Nuance par Microsoft ne passera peut-être pas aussi facilement auprès de la Commission européenne que de la FTC. Cette dernière avait donné son feu vert début juin, moins de deux mois après l’annonce du rapprochement. Son homologue australienne a fait de même en octobre.

Du côté de Bruxelles, on n’a été officiellement notifié qu’en novembre. Et on veut désormais en savoir plus sur ce deal à près de 20 milliards de dollars. En témoigne l’envoi d’un questionnaire aux « parties intéressées ». En l’occurrence, des entreprises clientes et concurrentes de Nuance.
Deux points d’inquiétude se dégagent. D’une part, que Microsoft favorise les services de Nuance. De l’autre, qu’il impose aux clients de ce dernier une forme de vente liée d’Office 365.

La Commission a jusqu’au 21 décembre pour approuver le deal… ou passer en phase d’enquête approfondie. Elle l’a fait il y a quelques semaines sur un autre dossier. Son origine : une plainte de Slack. Son focus : Teams. Et plus précisément ses liens avec Office 365. Objectif : comprendre dans quelle mesure la combinaison des deux produits renforce la position de Microsoft. Et si elle crée des barrières à l’entrée ou au développement sur le marché des applications collaboratives.

Microsoft-Nuance : ensemble avec DAX

Microsoft et Nuance ont déjà un partenariat sur le secteur de la santé. Avec, comme emblème, l’offre DAX (Dragon Ambient eXperience). Lancée en 2020, elle est hébergée sur Azure et s’intègre à Teams pour la télémédecine. Principe : capturer les éléments importants des discussions entre praticiens et patients, les contextualiser, puis les consigner dans des dossiers médicaux.

DAX étend le socle que Nuance commercialise sous la marque Dragon One Medical. Celui-ci reste son principal porteur de revenus.
Chez Microsoft, le produit phare s’appelle Cloud for Healthcare. Il est en phase commerciale depuis fin 2020. Difficile de déterminer ce qu’il rapporte. Le groupe communique effectivement ses résultats financiers sous un tout autre angle : trois segments d’activité qui gravitent respectivement autour d’Office, d’Azure et de Windows.