Bruxelles tique sur le rachat de TeleAtlas par TomTom

La Commission européenne souligne des risques concurrentiels

TomTom, le géant des terminaux GPS commence à s’impatienter. Sept mois après le lancement de son OPA sur TeleAtlas, un des leaders des cartes virtuelles, l’opération n’est pas encore bouclée. Si l’offre a été validée par les autorités américaines, en Europe, ça coince…

La Commission européenne, qui a jusqu’au 5 mai pour rendre sa décision, a émis des « objections officielles »à ce rapprochement. « Ce qui fait peur à la Commission, c’est la disparition d’acteurs comme ViaMichelin, qui pose la question de la pérennité de certains acteurs du marché GPS, en pleine concentration », explique à la Tribune, une source proche du dossier.

Il est vrai que TomTom dépasse les 50% de parts de marché en Europe. Et pourrait renforcer ses positions grâce à la prise de contrôle de TeleAtlas en devenant un fabricant intégré présent à tous les niveaux de la chaîne de valeur.

Les objections de Bruxelles font perdre un temps précieux au groupe batave. D’autant plus que pendant ce temps là, Mio s’est emparé de Navman tandis que Nokia à lancé une OPA à plus de 8 milliards de dollars sur Navteq, le concurrent de TeleAtlas.

Il faut dire que TomTom a dû déployer beaucoup d’énergie pour s’emparer de TeleAtlas. En juillet 2007, le fabricant avance une offre à 21,25 euros l’action, soit une valorisation d’entreprise de 1,8 milliard d’euros. Mais en octobre, son concurrent direct Garmin surenchérit en proposant 24,50 euros par titre. Un mois plus tard, TomTom est obligé de surenchérir à son tour en proposant 30 euros par action, soit une valorisation de 2,9 milliards d’euros ! Ce qui fait plier Garmin…

Aujourd’hui, TomTom entend donc boucler cette affaire au plus vite mais les différents rapprochements déjà en cours et l’abandon de ViaMichelin pourraient lui faire perdre sa pépite. La Commission placerait alors TomTom dans une situation bien délicate.