Budget informatique : Cigale ou Fourmi ?

EDITO – Nul doute que les temps sont difficiles pour les budgets informatiques où les coupes sont fréquentes. Les DSI doivent maintenir la qualité de service en réduisant les dépenses et en conservant les mêmes matériels et logiciels…

La quadrature du cercle… Renouveler, innover mais sans investir ou le minimum. Or, tout manager sait aujourd’hui que les coûts qui dérapent sont les coûts de gestion. Ils représentent aujourd’hui la majorité des frais fixes (hors frais de personnel). Alors, comment faire des économies quand les capacités d’investissement et donc d’évolution diminuent tous les ans ? Voilà l’écueil qui gêne la plupart des DSI des organisations de toutes tailles.

Gare aux frais d’exploitation! Il est possible que la solution consiste à renverser l’échiquier et de négocier alors pied à pied avec les fournisseurs d’hier qui devront batailler pour rester en place. Par exemple, on sait qu’il faut immédiatement réfléchir quand les frais d’exploitation annuels de systèmes obsolètes dépassent le coût d’acquisition d’une solution nouvelle garantie sur 3 ans… De nouveaux acteurs apparaissent régulièrement sur tous les segments de marché et peuvent proposer des systèmes mutualisés (progiciels, plates-formes ASP, hébergement, infogérance,…) améliorant de fait les process par un meilleur partage de l’information et des coûts. De même, les solutions «open-source», dont le succès s’accroît très rapidement, peuvent générer au bout d’un an ou moins, des économies allant de 30 à 60% suivant les cas. Tant leur robustesse que leur pérennité ont peu d’équivalent sur le marché: exemple: 88% des serveurs Web sont sous Apache (une solution «open-source»). La veille technologique devient une activité à part entière des DSI et les solutions founies par de petites sociétés (sources) qui sont autant de laboratoires peuvent à terme devenir les grandes rivières des économies réalisées alors. Prendre des risques calculés régulièrement, voilà le challenge que doivent relever les décideurs informatiques s’ils veulent rester à la page et améliorer la compétitivité des organisations dont ils ont la charge. Mégalomanie ou maladresse? On a vu, ces derniers temps, beaucoup de grands projets (usines à gaz et éléphants blancs) échouer malgré des sommes gigantesques investies, soit par mégalomanie, soit par maladresse. Il est évident que les décideurs informatiques des organisations touchées sont alors débarqués et remplacés par de nouveaux qui constatent que le bateau du système d’informations a déjà coulé… Pure ironie. C’est par manque de moyens que la solution consiste alors, soit à fusionner, soit à se laisser acheter par une organisation équivalente… En conclusion, la célèbre phrase d’Antoine Riboud: «Réfléchir en stratège, agir en primitif» est plus que jamais d’actualité dans le contexte actuel où les machines ne sont intelligentes que si les hommes comprennent que la remise en question permanente des idées reçues fait partie intégrante de leur plan de carrière. (*) Consultant, Intellique, chargé de cours – (c) 12/05/04