Bull dépasse 1,3 milliard, grâce à son recentrage d’intégrateur-fabricant

Le groupe Bull récolte les fruits de son positionnement. Et recrute. Les contrats supercalculateurs s’additionnent, ceci grâce aux atouts dans l’infogérance et les services IT

Le vert sied-il au groupe Bull plus que jamais ? Ce ne sont pas seulement les orientations green IT ou les couleurs des logos et des produits qui l’attestent… Il s’avère que le virage stratégique pris en 2003 continue de porter ses fruits. Tous les indicateurs, quasiment, sont au vert – à en croire Philippe Vannier, PDG, et John Selman, ‘CFO’.

Ce 16 février, le groupe a publié des chiffres 2011 plus qu’encourageants. D’autant plus que les perspectives du 1er trimestre 2012 s’annoncent également bonnes, avec un carnet de commandes solide.

En 2011, le cap du 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires a été franchi (1.300,7 millions d’euros, précisément), en progression de 4,6 % sur 2010 dont +4% en croissance organique, donc hors acquisitions. La marge brute progresse de 4,2 % à 289,9 millions d’euros et l’EBIT (*) s’affiche à 43,7 millions (contre 35,5 en 2010).
Le net serait à +18 millions d’euros, s’il n’y avait eu la dépréciation d’Amesys, à hauteur de 35 millions (société acquise pour 105 millions d’euros par Bull, début 2010, et dont on a découvert qu’elle avait vendu à la Libye un système d’interception électronique permettant au régime de Khadafi de contrôler toutes les communications…). Conséquence : le net du groupe s’inscrit à -16,5 millions d’euros, expliqués par les « nouvelles dispositions fiscales »  (imposant notamment de provisionner les dépréciations).

Trois activités en bonne voie

Sur les quatre activités du groupe, trois sont en progression :

– ‘Computing solutions‘, à 807,8 millions d’euros (consolidé), est en hausse de 5,7 %. Bull se félicite de ses ventes en Allemagne (Aix-la-Chapelle et ‘Science-Computing’), au Royaume-Uni, en Belgique et au Luxembourg.

– ‘Business Integration Solutions‘ a généré 312,9 millions de chiffre d’affaires (consolidé), en hausse de 3,2 %. C’est l’activité des services en France, en Amérique latine et en Pologne qui a, en grande partie, porté cette croissance ;

– ‘Innovative products‘ (serveurs propriétaires, extreme computing): les ventes ont progressé de 8 % à 63,8 % millions (consolidé). Bull a enregistré la vente record de 2 supercalculateurs pétaflopiques – l’un au Japon (programme Helios), gagné contre Fujitsu, l’autre en France (l’institut GENCI) ;

– ‘Security Solutions‘ : cette activité orientée « défense », à 116,2 millions d’euros (consolidé) est en léger recul (-0,6 %). « Si les activités “défense en cycle court” sont en croissance, celles de cycle long, avec le conseil et l’ingénierie associés, ne sont pas du tout en ligne », nous a commenté Philippe Vannier, PDG de Bull.

«C’est la deuxième année consécutive de croissance.  Ce sont là des chiffres record depuis 15 ans.  L’année 2011 nous aura permis de renforcer deux points forts différenciateurs : notre savoir-faire dans la défense et la sécurité (dont le chiffrement), et dans le ‘mission critical computing’. C’est aussi le succès de notre stratégie BullWay et notre repositionnement comme ‘intégrateur-fabricant’ », a conclu le président.

1000 postes à pourvoir en 2012

Sur 2011, Bull s’est notamment félicité d’avoir emporté le contrat Eurocontrol (45 millions d’euros sur 5 ans) : l’infogérance du système de contrôle du trafic aérien en Europe, avec la contribution de Tata Consulting Services – face à 11 concurrents.
En ce début 2012, le portefeuille des commandes est prometteur. Ainsi, un contrat de 65 millions d’euros vient d’être officialisé en France auprès de La Poste.
Sur l’année qui s’ouvre, le groupe prévoit d’embaucher 1000 personnes, « essentiellement des jeunes diplômés, ingénieurs avec, entre autres missions,  du développement software ou hardware, du service – du facturable », dont la moitié sur la France.

Cloud: projet Andromède ou programme NumInnov?

Interrogé sur l’opportunité de rejoindre le projet de ‘cloud computing’ public Andromède (à la place de Dassault qui vient de jeter l’éponge, cf. notre article:’Dassault revient avec un projet concurrent‘), le patron de Bull nous a répondu que c’était «à l’étude, avec 4 investisseurs [dont l’Etat]». Et d’ajouter: «On discute ensemble, on regarde, puisque France Télécom est aussi notre actionnaire» – et ceci dans le cadre du Grand emprunt dont l’échéance tombe en avril 2012.
Mais il est vrai que Bull est en train de finaliser son propre programme en la matière, un ‘cloud HPC (High performance computing) baptisé NumInnov et qui «devrait voir le jour très prochainement». «C’est une industrialisation de notre offre Extreme Factory». Deux cibles de clientèle sont visées: les grandes entreprises ayant des pics d’activité et les PME qui ne peuvent ou ne veulent pas investir dans des équipements coûteux -les secteurs d’activité concernés étant l’industrie, le domaine de l’image en général, l’imagerie médicale (modélisation de molécules, simulation…).
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(*) EBIT:  résultat avant impôts, autres produits et charges opérationnels, autres produits et charges financiers, dont quote part des résultats des filiales.
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