C. Diaz (blueKiwi Software) : «Transformer les conversations en 'business'»

Après avoir validé son modèle technologique, BlueKiwi Software lance une version gratuite de sa plate-forme de gestion conversationnelle. Objectif: accélérer les usages.

Reste à transformer ces contacts en clients…

Aujourd’hui il est trop tôt pour voir les retombées financières. Comment transformer 1000 personnes en opportunité commerciale? C’est le modèle du «freemium», le passage du free au premium. Evidemment, il y a un seuil qui sépare la version gratuite des versions payantes. Avec la Free, on ne peut inviter que 10 collègues et une seule communauté externe. Et il n’est pas possible de personnaliser l’application aux couleurs de l’entreprise, etc. Pour élargir ses communautés et groupes, il faut passer au mode payant.

Pour que cette transformation ait lieu, il faut que le produit innove en permanence, avec des innovations gratuites ou payantes, de nouvelles évolution tous les deux à trois mois. Cette innovation permanente fait des utilisateurs passionnés prêts à payer. Un long chemin qui va prendre 3 à 6 mois.

Quel est la taille du marché du ‘social business’ et comment vous positionnez-vous sur ce marché?

Le cabinet Forrester estime ce marché à 14 milliards de dollars en 2013. Après la recherche, le nouveau graal est la conversation. Avec le Web 2.0, le bruit est tellement énorme que celui qui saura gérer et transformer ce bruit en business aura gagné. C’est notre ambition. C’est pour ça qu’on s’étend sur le marché américain même si la bataille promet d’être féroce. Si la technologie française n’a rien à envier à la Silicon Valley, au contraire, tout se passe là-bas sur un plan marketing. L’entreprise a des partenaires investisseurs qui nous apportent le carburant nécessaire pour viser cet objectif mondial.

Etes-vous intéressé par un modèle d’application de conversations personnelles à la Facebook, ou LinkedIn, Viadeo… ?

Non car ces solution s’adressent aux individus pas aux entreprises. Les communautés qui y sont créées ne vous appartiennent pas. Avec nos solutions, nous créons un environnement de conversations propres à l’entreprise.

La plate-forme individuelle impose une autre stratégie. Tout comme Facebook n’a pas l’intention de faire plate-forme professionnelle, nous n’avons pas l’intention d’aller sur ce marché. J’ai posé un jour la question à Mark Zuckerberg (fondateur et dirigeant de Facebook, NDLR). Il m’a répondu que ça n’avait pas de sens. Se divertifier est un risque. Son objectif, est que la Terre entière se retrouve sur Facebook. Le marché de l’entreprise impose une autre manière de travailler. Même des géants comme Google ont du mal à aller vers l’entreprise. Car ils ont un positionnement grand public et l’organisation n’a pas été pensée pour le monde de l’entreprise. Même s’ils s’adaptent, la transition n’est pas simple pour eux. Microsoft avec Sharepoint et IBM avec la gamme Lotus s’y essaient mais le Web 2.0 leur échappe un peu. Disons que ce sont de très bons généralistes mais notre ambition est d’être un spécialiste.

BlueKiwi Software est-elle rentable aujourd’hui?

Non, l’entreprise n’a pas encore atteint sa rentabilité. Mais pour le moment, l’objectif stratégique est de prouver le modèle économique. Nous ne dévoilons pas nos chiffres mais nous générons déjà plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires. A raison de 6 000 euros par an pour l’offre payante de base et sachant que nous avons des clients à 200 000 euros, la rentabilité sera atteinte entre 500 et 1000 clients.