Câble: Bruxelles sur le point de poursuivre la France

« Malgré des réseaux très développés en France, le câble ne décolle pas », tel est le constat de la Commission qui pointe en particulier le non développement de la téléphonie par le câble

La câble est en France une vieille histoire. De plan de développement en investissements colossaux: tout a été fait pour que cette technologie se développe dans notre pays à l’image des Etats-Unis, de l’Angleterre, de l’Allemagne…

Mais plus de vingt ans après les premiers coups de pioche, force est de constater que le câble made in France est un échec. Le nombre d’abonnés à la TV par câble a mis beaucoup de temps à décoller, tandis que la téléphonie via cette technologie est un service plus que marginal. C’est sur ce point que l’Europe grogne. La Commission européenne a décidé de saisir la Cour de justice de l’UE à l’encontre de la France, où l’ouverture à la concurrence de la téléphonie par câble est selon elle freinée par les municipalités. La téléphonie par câble représente à peine 0,15% du marché en France, contre 15% au Royaume-Uni, alors que les deux pays disposent de réseaux développés, a déclaré Tilman Lüder, le porte-parole du commissaire européen à la Concurrence, Mario Monti. Une directive européenne oblige en effet les autorités françaises à accorder des licences aux opérateurs privés qui souhaitent fournir un tel service, mais de nombreuses municipalités s’y opposent. Pour la Commission cet état de fait protége la position dominante de l’opérateur historique France Télécom sur les lignes fixes. « Il s’avère que des municipalités refusent même l’implantation de nouveaux opérateurs sur le câble, » a dit Tilman Lüder, selon lequel le consommateur est lésé. La procédure a été ouverte en 2000 et l’exécutif européen estime avoir fait preuve de suffisamment de patience, même si la France a promis de se mettre en conformité.