Capgemini déçoit

Résultat d’exploitation négatif, aggravation des pertes, revenus en baisse: le groupe a jeté un froid. Son cours dévisse à la bourse

Capgemini a créé la surprise. Mais pas dans le bon sens. Alors que tous les analystes tablaient sur des résultats semestriels en progression, le groupe européen fait état de performances bien décevantes, orientées à la baisse.

Sa perte nette s’est aggravée à 135 millions d’euros et surtout, CAp a subi une perte d’exploitation de 20 millions d’euros alors que la plupart des analystes attendaient un chiffre positif à ce niveau. Le chiffre d’affaires s’établit à 2,970 milliards d’euros, soit un repli de 7,1%. « Capgemini a publié des résultats bien pires que prévu, en particulier aux Etats-Unis. Les marges sont en baisse », explique un analyste cité par Reuters. Ce jeudi, l’action dévissait fortement alors que, sanction suprême, Standard & Poor’s a réduit sa note de la dette long terme du groupe à « BBB- » au lieu de « BBB » auparavant, plaçant en outre Capgemini sous surveillance avec implication négative. Le groupe a notamment a expliqué que la mise en route des gros contrats décrochés récemment – tels celui de 3,5 milliards de dollars obtenu auprès de TXU ou celui trois milliards livres avec le fisc britannique – entraînait dans un premier temps des coûts assez importants. Néanmoins, pour le second semestre de l’année, Capgemini, livrant ainsi des objectifs pour la première fois de l’année, prévoit une croissance à deux chiffres de ses ventes, ce qui donnerait un chiffre d’affaires compris entre 3,4 et 3,5 milliards d’euros (à taux de change et périmètre constants), et une marge opérationnelle comprise entre 2% et 3%. Paul Hermelin, directeur général du groupe de conseil et de services informatiques a en effet souligné la progression des ventes par rapport au semestre précédent (le second semestre 2003) et surtout le doublement du carnet de commandes, qui a atteint 12,6 milliards d’euros au 30 juin 2004, donnant ainsi une groupe une « visibilité qu’il n’avait pas eu depuis longtemps ». Le groupe a par ailleurs décidé de céder des actifs représentant 400 millions d’euros de chiffre d’affaires afin d’éliminer des foyers de pertes. « Nous mettons en place ce programme non pas tant pour produire du cash mais pour nous délester de soucis. Nous voulons aller le plus vite possible puisque cela améliorera automatiquement notre résultat », explique Paul Hermelin.