C.Boorman, Informatica : « Devenir la référence de l’intégration de données du Cloud Computing »

Pourquoi Informatica investit dans le Saas, et s’adresse aux PME/PMI ? N’est-ce pas dangereux pour ses logiciels ? Comment l’ID resolution révolutionne-t-elle la qualité de données ? Echanges avec le responsable marketing

En 2008, êtes-vous effectivement passé du statut d’éditeur pour la BI à celui d’éditeur de solution d’intégration de données ?

Oui, effectivement, il y a quelques années, nous proposions une solution ETL pour la Business Intelligence. Mais cela se passait il y a déjà plusieurs années, et reste loin derrière nous. Aujourd’hui, le datawarehouse ne représente qu’une part de notre activité, et nous ne sommes plus un acteur de la Business intelligence.

Informatica propose d’analyser les données via des interfaces utilisateur graphiques évoluées. D’ailleurs, les mondes de la BI et de l’intégration de données sont aujourd’hui distincts. La BI aide les entreprises à utiliser les données pour faciliter les prises de décision. Des fonctions qui n’ont pas grand-chose de commun avec les traitements comme la migration des données, la consolidation, le déploiement d’une solution de gestion de la logistique, la fusion de bases de données suite à un rachat…

L’objectif de l’intégration de données consiste à valoriser au mieux les informations de l’entreprise où qu’elles se trouvent, qu’elles soient ou non structurées, y compris si elles proviennent d’autres systèmes externes. Bien que la BI reste un segment important, elle ne représente qu’une partie de l’intégration.

Toujours fournisseur des seules grandes entreprises ? Quid des PME/PMI ?

Informatica vend ses solutions presqu’exclusivement aux grandes et très grandes entreprises. D’ailleurs, nous les avons conçues en ce sens, pour les aider à maîtriser leurs grands volumes d’informations. Quant aux PME/PMI, elles ont rarement ce type de besoin, et plus rarement encore les moyens humains ou financiers nécessaires. C’est pourquoi, nous développons aussi nos offres Saas (ou On Demand), permettant d’adresser aussi ce segment, avec une utilisation et à des tarifs adaptés.

Vous passez donc au Saas par opportunisme envers ce segment de marché ? N’est-ce pas un danger pour les clients de vos logiciels ?

Nous investissons depuis des années sur ces technologies, avec une stratégie en trois étapes. La première partie consistait à permettre aux entreprises de déplacer leurs données entre différents systèmes distants via une plate-forme Saas, grâce au logiciel Informatica installé dans l’entreprise. Pour la seconde étape, nous avons bâti notre propre service On Demand, sur nos serveurs et notre infrastructure, pour proposer un service On Demand sous forme d’abonnement. Ainsi, le client n’a besoin ni d’installer la solution, ni de la maintenir, ni de s’équiper des équipements nécessaires. Enfin, nous annonçons ces jours-ci le troisième volet qui consiste à travailler de concert avec d’autres fournisseurs de solutions de Cloud Computing, comme salesforce.com, Google.

Il s’agit de permettre aux entreprises de relier simplement tout service Saas ou Paas en mode Cloud Computing. Peu importe où se trouvent les données, mais il importe de pouvoir y accéder. Informatica veut devenir la référence pour l’intégration de données du Cloud Comptuting.

Si le Saas fournit un excellent service, il ne remplacera pas nos solutions installées dans les grandes entreprises. En effet, ce type service restera –par nature- moins paramétrable. Or, les grandes entreprises nécessitent très souvent de l’intégration de données sur mesure avec des règles souvent complexes et très personnalisées.

Pour toucher les PME/PMI, un réseau s’impose, plutôt que la vente directe. Où en êtes-vous sur ce type d’action ?

Outre nos équipes de vente directe, nous disposons de nombreux intégrateurs et revendeurs dans le monde. Nos solutions accessibles aux PME/PMI représentent aujourd’hui une réelle opportunité pour les revendeurs français et européens. En effet, notre technologie très ouverte favorise l’apport de valeur ajoutée, et ils pourront bénéficier des avantages de notre Inform Program. Nous recrutons effectivement en France et nos équipes nationales recevront comme il se doit toutes les sociétés intéressées.

Quelle innovation vous semble vraiment essentielle et majeure dans les annonces de cette semaine ?

Je souhaiterais insister sur l’extraordinaire évolution apportée sur notre plate-forme avec la fonction de résolution d’identité. Nous avons intégré les technologies d’ID Resolution d’Identity Systems rachetée à Nokia [le 15 mai dernier pour 85 millions de dollars]. Aujourd’hui, il est très complexe avec des solutions de qualité des données de détecter correctement les doublons en déjouant tous les pièges. Par exemple, pour repérer les doublons de nom du genre “Chris Boorman”, Christophe BoorMann”, “Chris Boormahn”… le logiciel doit effectuer plusieurs traitements successifs, avec plus ou moins de réussite. Avec notre produit, un seul passage suffit pour traiter ce genre de chose. Et ce, en 60 langues différentes, et même avec des graphies ou des alphabets (mandarin, cyrillique, grec, etc.) divers. Avec la globalisation, les entreprises gérant globalement leur informatique nécessitent ce type de fonctions, non seulement pour leurs fichiers clients ou fournisseurs, mais aussi pour gérer leur personnel.