CeBIT: premier retour avec Fujitsu, SAP, le meccano du datacenter, la Chine…

Le Salon CeBIT ferme ses portes ce dimanche 6 mars. Malgré l’absence ou quasi absense de géants  -comme Cisco, HP…- on y a perçu un souffle de reprise

Hanovre. – Le CeBIT reste le plus grand rassemblement mondial du marché informatique professionnel et grand public: il reflète donc assez bien quelques tendances de fond. Les effets de mode en revanche s’y trouvent plus noyés qu’ailleurs face à la réalité. Voici cinq observations relevées sur les premiers jours:

1- Mais où est donc passé le ‘cloud‘ ? IBM Lotus, Fujitsu…

Faisant le tour des différents halls, force est de constater que le « cloud computing » est relativisé ou plus exactement, mis à sa vraie place : un moyen comme un autre de fournir un service. Les mentions les plus visibles du ‘cloud’ figurent sur de grands placards publicitaires d’IBM, vantant Lotus Notes! – suite logicielle de plus de vingt ans qui propose effectivement ses services (‘Lotus Live‘) sur le web…

Mais le ‘cloud’ figure ici ou là également : il n’est pas rare qu’un stand présentant une démo sur un serveur, porte l’étiquette « powered by Amazon web services » : ce qui signifie que ledit serveur n’est pas à Hanovre mais chez Amazon. Simplement, on n’en fait pas tout un fromage. De même, Fujitsu fait la démonstration de sa nouvelle offre ‘Dynamic Infrastructures‘, qui intègre ses services IaaS (Infrastructure as a service)

In hall 4 Fujitsu presents Infrastructure-as-a-Service for Server (I-a-a-S), qui n’est autre qu’un concept de ‘private cloud‘ et un service directement accessible en ligne sur le Web (cf. notre article ‘ Fujitsu, ravivé, pousse__services_manages_PRA et_cloud ‘)

2- L’omniprésence de SAP

Deux grands halls ou presque (chacun plus grand qu’un hall de la Porte de Versailles) sur les 21 halls qu’occupe le CeBIT sont entièrement dédié à SAP et à son écosystème. SAP d’ailleurs est aussi présent dans d’autres halls avec des cibles spécifiques : les PME, l’administration, etc. au total le monde SAP occupe plus de 15 000 m². On pourrait d’ailleurs penser que SAP a été commis d’office pour sauver le Cebit…

Néanmoins, la présence est bien réelle et efficace : sous l’appellation « SAP erleben » (‘vivre SAP’) sont organisés des spectacles sur de petites scènes où les visiteurs sont invités à jouer un rôle d’entreprise. Les exemples traités sont très concrets, à base de situations vécues (tel que le parcours du nouvel embauché par exemple).

3- Le meccano du ‘datacenter’

Dans le hall 12, la sociéré Rittal présente un vrai ‘datacenter’ tout équipé et fonctionnel. Même si les effets de mode y transpirent (on parle de ‘biorack’ et de ‘green cooling’ !), ce ‘datacenter’ de 200 mètres-carrés fait vrai et semble effectivement équipé de serveurs en état de marche…

De fait, pour qui souhaite équiper de neuf un ‘datacenter’, il trouvera tout au CeBIT : les fabricants de racks, de commutateurs KVM, d’alimentations électriques en tout genre, de système de ventilation, climatisations, de vidéo surveillance, etc., voire de serveurs x-86 banalisés. Tout et là pour meubler entièrement un ‘datacenter’

Les entreprises visées sont probablement les hébergeurs, mais pas uniquement. Finalement avec la banalisation sur ces aspects aussi, faire son data center n’est peut-être pas aussi compliqué que cela ?

4- La Chine très représentée

Le pays « invité d’honneur » est l’Espagne cette année (après la France, la Californie, les années passées). Or c’est un fléchage en chinois qui a été rajouté partout dans Hanovre, et les visiteurs n’ont pas manqué de croiser des chinois, y compris des étudiants ou jeunes managers (?) en grand nombre, car les exposants de ce pays sont très nombreux. Rien que pour la ville de Shenzhen, il existe plus de 100 exposants (106 après décompte). Beaucoup sont des fabricants de sous-systèmes divers électroniques (allant du carter de PC personnalisé, aux claviers spécifiques, manettes et autres alimentations électriques, sans oublier les cartes mères de PC ou serveurs, les ventilateurs etc.). Le tout visant in fine autant le grand public que l’entreprise.

On ressent là le vrai rôle historique du Cebit qui consiste à faire se rencontrer fabricants et intégrateurs ou distributeurs. On pressent aussi que tout cela se traduira par une pression sur les coûts de tout ce qui reste encore fabriqué en Europe.

5- L’importance des offres grand public

Traditionnellement, le CeBIT a séparé le grand public des professionnels : des jours de visite sont exclusivement réservés aux pros. Cette règle est quelque peu passée : en effet bon nombre d’étudiants circulent dans les allées. Des invitations ont été lancées à des universités allemandes qui envoient des contingents d’élèves.

Mais le gommage de cette distinction est peut-être plus profond: beaucoup de systèmes ne présupposent plus un usage particulier : BlackBerry et iPhone, pour ne parler que d’eux, servent aussi bien à consulter un stock dans l’entrepôt, à recevoir une alerte d’un fournisseur, qu’à commander une pizza ou retrouver où l’on a parqué sa voiture. Le grand public pousse le volume qui fait baisser les coûts : cela intéresse l’entreprise. Cet aspect est omniprésent.

( A suivre )

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(*) Duquesne Research