Censure : Google Gmail interdit en Iran

Après la Chine, c’est en Iran que Google connaît des déboires avec son webmail. L’accès à Gmail aurait purement et simplement été coupé.

A l’heure où, à l’occasion du 31e anniversaire de la révolution islamique, l’opposition manifeste à nouveau dans les rues de Téhéran, le Wall Street Journal croit savoir que Gmail, le service de messagerie en ligne de Google, est banni d’Iran. Selon le quotidien économique, l’agence iranienne des télécommunications devrait recommander sa propre solution de messagerie électronique, limité au seul territoire national. Ne doutons pas de son adoption massive et rapide…

Google a confirmé le quasi arrêt de son service sur cette région du Golf persique. « Nous avons eu vent que des utilisateurs en Iran ont du mal à accéder à Gmail, a déclaré l’entreprise selon des propos rapportés par l’AFP. Nous pouvons confirmer une forte baisse du trafic et nous avons regardé nos propres réseaux, pour constater qu’ils fonctionnent correctement. »

Pour Google, l’arrêt du service pour des raisons de censure politique ne fait quasiment aucun doute. « Chaque fois que nous rencontrons des blocages de nos services, nous essayons de les résoudre aussi rapidement que possible car nous croyons fermement que partout les gens devraient avoir la possibilité de communiquer librement en ligne. Malheureusement, parfois, ce n’est pas de notre ressort. »

Mais pourquoi Gmail? Aussi sympathique à utiliser soit-elle, la messagerie de Google n’est pas le seul outil qui peut servir de relais de communication en ligne (à commencer par les plates-formes de réseautage Twitter et Facebook qui le paient eux aussi à leur manière). Sauf que, suite aux attaques chinoises, Mountain View a visiblement décidé de basculer tous les comptes sous le protocole HTTPS jusqu’alors proposé en option. En chiffrant la communication, le HTTPS protège mieux les contenus lors des transferts des courriels sur Internet. Ce qui poserait un problème aux Barbus?

La République islamique n’est pas le premier pays avec lequel le fameux webmail rencontre des difficultés. Récemment, Google a eu maille à partir avec la Chine qu’il accuse d’avoir piraté plusieurs comptes Gmail de dissidents au régime. Un opposant vivant aux Etats-Unis a notamment témoigné de ces attaques.

Difficile d’établir un rapport direct entre la Chine et l’Iran, si ce n’est que l’Empire du Milieu s’oppose fréquemment aux votes des sanctions proposées à l’ONU dans le cadre des ambitions nucléaires de Téhéran sans pour autant en faire un partenaire privilégié. Toujours est-il que le gouvernement américain intervient de plus en plus fréquemment dans ce type d’affaires. Suite à la re-élection très contestée de Mahmoud Ahmadinejad, les instances gouvernementales américaines avaient obtenu de Twitter qu’il reporte une mise à jour de sa plate-forme pour éviter toute interuption de son service aux Iraniens qui l’utilisait notamment pour communiquer des informations à l’extérieur du pays. Plus récemment, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a apporté son soutien à Google face au bras de fer avec Pékin. Comment réagira la Maison Blanche cette fois?