ChatGPT : une IA pour soutenir les travailleurs ?

ChatGPT, l’agent conversationnel d’OpenAI, peut contribuer à la productivité de travailleurs de la connaissance. Mais à quel prix ?

L’intelligence artificielle au secours des travailleurs ? ChatGPT, l’agent conversationnel d’OpenAI, sème le trouble.

Le journaliste et informaticien David Gewirtz a récemment décrit comment ChatGPT a créé, à sa demande, un plugin WordPress en quelques minutes.

Par ailleurs, il déclare avoir utilisé à des fins de test l’IA générative d’OpenAI plutôt que le moteur de recherche Google.

L’expérience, dit-il, lui a permis de corriger des lignes de code écrites en PHP « plus rapidement ». Mais à quel prix ?

ChatGPT, ses sources et la recherche

David Gewirtz s’est interrogé sur les sources de données qui alimentent l’IA :

« Y a-t-il un rédacteur comme moi qui a écrit un article très informatif sur l’importation de variable (extract) ou créé une fonction anonyme (create_function) dont les mots sont « tissés » (« spun ») [Ndlr : en référence au content spinning, une technique de réécriture automatisée de contenu] dans une réponse par ChatGPT sans crédit ni monétisation ? Les connaissances durement acquises par quelqu’un sont-elles utilisées comme source non créditée pour ces réponses ? »

Il a ajouté qu’avec Google, les auteurs peuvent espérer que « le moteur de recherche envoie du trafic vers leurs articles ». Mais avec un chatbot comme ChatGPT, « le fil d’origine est perdu ». Certes, une réponse rapide et précise peut améliorer la productivité de celui ou celle qui la pose. Mais d’autres, à la source des données qui alimentent ChatGPT, ont-ils perdu au change ?

L’informaticien est loin d’être le seul à se poser la question.

Les capacités de production en quelques secondes de textes sur des sujets variés, et ce à partir de requêtes simples ou plus complexes, ont troublé de nombreuses communautés, dans l’éducation, la recherche ou encore les technologies de l’information.

OpenAI a décidé, dans un premier temps, de mettre son outil en accès libre « pour apprendre de l’utilisation dans le monde réel. »

Ce lancement viral lui a permis d’alimenter la machine et d’affûter ses réponses.

Et de consolider son modèle d’affaires.

Microsoft, qui investit des millions $ dans OpenAI, a d’ores et déjà intégré ChatGPT dans son moteur Bing. On y retrouve les liens hypertextes qui renvoient vers des pages web externes. Google, à l’instar de Microsoft, projette également d’intégrer de l’IA générative dans son moteur de recherche.

Qui produit la valeur ? Qui la capte ?

Le défi est de taille pour l’ensemble des parties prenantes.

(crédit photo © Shutterstock)