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Chez les syndicats, la stratégie de Nokia France ne passe pas

La réunion tripartite entre la direction de Nokia, le gouvernement et les représentants du personnel, le 2 octobre dernier, n’a pas rassuré les syndicats. Et encore moins les salariés des fonctions centrales (hors R&D) et support pour l’activité réseaux de Lannion (Côtes d’Armor) et Paris-Saclay.

Si l’équipementier finlandais a confirmé, lors de la rencontre, son engagement à maintenir la masse salariale en France, soit 4 200 personnes, en investissant dans les équipes de R&D et l’embauche de 500 ingénieurs à terme, il n’est pas revenu sur sa décision de supprimer près de 600 postes sur le territoire d’ici fin 2019. Une mesure qui ne passe pas auprès des instances syndicales.

« Le gouvernement a refusé d’intervenir sur le PSE, indique l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC et CGT, dans un communiqué. Nokia réactive donc son plan […] Aux 597 suppressions d’emplois Nokia, il faut ajouter les suppressions induites chez les sous-traitants (une bonne centaine chez Sodexo, Daher, etc.). » Au final, ce sont bien plus de 600 personnes qui risquent d’être impactées par la stratégie du Finlandais qui vise à dégager 1,2 milliard d’euros d’économies d’ici fin 2018.

4,4 milliards d’euros aux actionnaires

Une stratégie d’autant moins acceptable aux yeux des défenseurs des salariés que Nokia n’a pas respecté son engagement de maintenir les emplois en France suite au rachat d’Alcatel-Lucent (finalisé en 2015). Selon les syndicats, moins de 3 950 personnes sont comptabilisées pour la France (hors filiales Radio Frequency Systems et Alcatel Submarine Networks). Significativement moins que les 4200 initiaux alors que la France a déjà subi un dégraissage de 400 emplois dans la foulée de la fusion et que les nouveaux recrutements avancent lentement.

« La direction peine à justifier ce plan constitué essentiellement de délocalisations alors même que le groupe a présenté en 2016 des résultats opérationnels ainsi qu’une trésorerie confortables et distribué 4,4 milliards d’euros aux actionnaires », martèle l’intersyndicale. Qui demande donc la remise à plat du PSE avec une baisse « drastique » des suppressions d’emplois dans chacune des filiales concernées, Alcatel-Lucent International et Nokia Solutions and Networks.

Alors que Nokia doit présenter sa feuille de route avant fin novembre au gouvernement, les syndicats mènent la charge. Ils interpellent les groupes parlementaires de l’Assemblée Nationale « pour les alerter sur le devenir des emplois de haute technologie en France ». Bras de fer en perspective.


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