La Chine va lancer son propre OS pour s’affranchir de Windows

Bien décidée à prendre ses distances avec les solutions technologiques américaines, la Chine pourrait lancer la version desktop de son système d’exploitation dès octobre.

Après avoir interdit Windows 8 sur les PC de ses administrations, la Chine s’apprêterait à lancer son propre système d’exploitation, a rapporté dimanche 24 août l’agence de presse officielle chinoise Xinhua. L’OS open source sortirait en version « desktop » dès le mois d’octobre 2014. Par la suite, la plateforme serait étendue aux smartphones et tablettes.

Microsoft, Google et Apple, dans le viseur

À travers cette initiative qui reste à confirmer, la Chine chercherait à la fois à s’affranchir de l’offre technologique de grands groupes américains et à mieux les concurrencer. « La clé de notre succès réside dans un environnement qui peut nous aider à rivaliser avec Google, Apple et Microsoft », a déclaré Ni Guangnan, professeur de l’Académie d’ingénierie de Chine. Mais la multiplicité des acteurs contribuant au projet, le manque de coordination ou encore l’insuffisance des fonds dédiées à la R&D, pourraient freiner les ambitions de Pékin. « La Chine compte plus d’une douzaine de concepteurs de systèmes d’exploitation mobiles ne disposant pas de droits de propriété intellectuelle, car leurs recherches sont basées sur Android », a commenté Ni Guangnan. L’ingénieur pilote une alliance centrée sur les systèmes d’exploitation depuis mars. Il espère que le nouvel OS chinois remplace les solutions américaines concurrentes sur PC d’ici un ou deux ans et sur terminaux mobiles dans les trois à cinq ans.

Piratage informatique et espionnage

Le lancement prochain de l’OS chinois est le nouvel épisode du bras de fer que se livrent deux puissances s’accusant d’espionnage et de protectionnisme exacerbé. Au printemps, la Chine a interdit l’usage dans ses administrations de Windows 8, la dernière mouture du système d’exploitation de Microsoft. La firme de Redmond est également visée par une enquête antitrust chinoise. Aux États-Unis, l’équipementier réseau chinois Huawei est dans la ligne de mire de Washington. Par ailleurs, après l’inculpation de cinq militaires chinois accusés d’espionnage industriel en mai, un hacker chinois vient d’être inculpé pour cyber-espionnage du Boeing C-17.

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