Chine: un Internet domestique, ou comment contourner l’Icann

Le gouvernement chinois a mis en place des alternatives en langage chinois aux domaines contrôlés via l’Icann par les Etats-Unis

A tout moment, la Chine pourra se déconnecter des serveurs de l’Icann (

Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et continuer se surfer sur son Internet domestique. Le contrôle de l’Internet chinois par le gouvernement chinois sera alors total ! Lors du dernier sommet de l’économie numérique – et malgré la volonté affichée de nombreux pays d’écarter les États-Unis du contrôle les domaines Internet en confiant la mission de l’Icann à une organisation internationale dépendant de l’ONU – la recherche d’un consensus a permis au gouvernement américain de conserver le contrôle de l’Internet. Difficile, pour des pays aussi répressifs que la Chine, d’admettre que les États-Unis disposent de tels droits sur un outil de communication qui se révèle des plus subversif ! La Chine vient donc de se doter d’un outil qui pourra lui permettre de se passer des services de l’Icann. Pour cela, elle a adopté le langage chinois pour nommer ses domaines, et donc se placer hors du contrôle des domaines classiques qui sont basés sur des caractères alphanumériques. Les autorités chinoises ont indiqué que les deux systèmes vont cohabiter. Un internaute chinois devrait donc pouvoir accéder de manière transparente à des sites Web dont le domaine est en langage chinois ou des sites Web traditionnels du type ‘.com’. Cependant, entièrement placé sous le contrôle du gouvernement chinois, ce nouveau système de nommage pourrait aussi se révéler des plus permissifs, voire répressif. En effet, la Chine pourra désormais et à tout moment déconnecter son Internet des serveurs de l’Icann, et donc interdire à ses internautes de surfer hors des sites officiellement autorisés sur l’Internet domestique chinois.