Chrome OS Flex : les choses à savoir avant de l’installer

Chrome OS Flex

Ne dites plus CloudReady, mais Chrome OS Flex. Au-delà de ce changement de marque, que prépare Google ?

Donner une seconde vie aux PC et aux Mac x86. C’était l’objectif initial de CloudReady. Ce système d’exploitation fondé sur Chromium OS a retenu l’attention de Google. Qui l’avait d’abord financé en 2017, avant d’acquérir son éditeur Neverware fin 2020.

Le message était alors clair : la marque CloudReady allait disparaître à terme. Elle vit toujours à l’heure actuelle, mais depuis peu, on connaît celle qui lui succèdera : Chrome OS Flex.

Ce rebranding s’accompagne d’évolutions dans la politique commerciale. Ainsi que sur le volet fonctionnel. Aussi cette nouvelle mouture n’est-elle pour le moment disponible que sur le canal dev (« accès anticipé »).

Un peu plus proche du « vrai » Chrome OS

CloudReady est disponible en trois éditions : familiale, éducation et entreprise. Cette segmentation ne sera plus d’actualité avec Chrome OS Flex.

Parmi les fonctionnalités qui feront leur entrée, on soulignera :

– Le navigateur Chrome « standard »
– L’Assistant Google
– La gestion des options dépendant d’appareils connectés (Smart Lock, Instant Tethering, Nearby Sharing…)
– La prise en charge des comptes Family Link

Chrome OS Flex s’alignera par ailleurs sur les releases de Chrome OS. Surtout, il coupera le cordon avec Neverware. Cela impliquera notamment d’accepter, à partir de la v97, de nouvelles conditions d’utilisation. Principal point à en retenir : le portail Neverware fermera et tout passera par les serveurs de Google. Télémétrie, mises à jour… et plus globalement, administration des appareils. Avec une exigence : pour bénéficier de ces fonctionnalités centralisées, il faudra une licence (payante) Chrome Enterprise Upgrade ou Education Upgrade.

Chrome OS Flex a ses contraintes

Lorsque Chrome OS Flex sera stabilisé, Google entend le pousser automatiquement sur les appareils CloudReady. Pour s’y opposer, deux méthodes. Sur les appareils déjà liés à la console Google, il faudra désactiver les updates. Sur les appareils non gérés, il faudra couper la connexion vers toutes les URL de mise à jour de Neverware.

Un autre élément made in Neverware tirera sa révérence : le créateur de médias d’installation. Une extension Chrome le remplacera*.
Toujours pas de dual-boot au menu, mais le live USB. Pour ce qui est des options de déploiement réseau (SCCM, WDS…), elles ne feront leur entrée que dans la version stable.

Malgré le rapprochement vis-à-vis de Chrome OS, il restera bien des différences. Par exemple :

– Pas de prise en charge des applications Android
– Officiellement, pas de compatibilité avec les lecteurs de CD/DVD, les capteurs d’empreintes digitales, la saisie au stylet, le FireWire et le Thunderbolt (qui restera utilisable en USB3, USB4 et DisplayPort)
– Impossible, à défaut de la puce idoine, de bénéficier de la vérification d’intégrité au démarrage (on peut toutefois activer Secure Boot en alternative)
– Aucune garantie que les performances (démarrage, autonomie) soient aussi élevées

Lorsque Google s’en était emparé, CloudReady nécessitait officiellement 2 Go de RAM au minimum. Et prenait en charge des CPU 32 bits. Avec Chrome OS Flex, c’est 4 Go et 64 bits obligatoires. Avec toujours au moins 16 Go d’espace disque.

La liste des appareils certifiés s’est allongée. Elle comprend désormais quelque 450 références. Essentiellement des PC, mais aussi des Mac. Sont pour le moment exclus tous ceux qui disposent d’une Touch Bar et/ou d’une puce T2. Ainsi que d’un M1, Chrome OS Flex ne prenant pas en charge l’architecture Arm.

Mac compatibles

Un OS encore expérimental

Pour l’ensemble des appareils certifiés, Google garantit le fonctionnement des éléments suivants :

– Au moins une méthode d’entrée et de sortie audio
– Écran interne et sortie vidéo
– Réseau (Ethernet et/ou Wi-Fi)
– Clavier, touchpad
– Mode veille
– USB
– Webcam

N’est pas garanti, en revanche, le fonctionnement des éléments suivants :

– Rotation automatique
– Bluetooth
– Touches de fonction
– Contrôle tactile
– Lecteurs de cartes SD
– Certains TPM

Chaque modèle certifié l’est jusqu’à une date butoir. Au-delà, il est susceptible de continuer à recevoir des mises à jour. Mais sans garantie de bon fonctionnement.

Parmi les problèmes actuellement identifiés sur Chrome OS Flex :

– Coupure des haut-parleurs internes lorsqu’on branche un casque, peu importe les paramètres audio
– Mode miroir non fonctionnel sur les écrans 2560 x 1440 ou plus
– Pas de sortie vidéo sur les machines dotées à la fois d’un GPU autonome et d’un GPU intégré
– Incompatibilité avec certains chipsets Wi-Fi (dont de l’Intel, du Qualcomm, du Realtek…)

* On utilisera cette même extension pour reformater le support USB après installation, Windows ne reconnaissant pas certaines partitions.