CITÉ DES SITES : au Québec, les journaux tombent à cinq heures

Au Québec, cinq journaux tombent dans les boîtes Internet à cinq heures? du matin

Autrefois on disait «

Le journal tombe à cinq heures », c’était donc plus tard qu’aujourd’hui où les quotidiens nationaux quittent leurs imprimeries qui sont un peu partout en France, et même à Paris, vers une heure du matin. Un journal continue à tomber à cinq heures, mais de l’après-midi, sur mon Mac, c’est celui de l’édition eMail de quatre quotidiens du Québec : La Presse, Le Soleil, Le Droit et le Quotidien qui sont disponibles aussi chacun en version électronique dès? cinq heures du matin, heure locale. Le Québec est trois fois plus grand que la France (1 540 680 km2). Autant dire que l’électronique facilite grandement la diffusion auprès des quelque sept millions d’habitants. Oui, le Québec, pays si important, est moins peuplé que la région parisienne ! La ville de Montréal comptait, en 1996, 1 015 770 habitants et 3,3 millions d’habitants pour la région métropolitaine de Montréal. On lui prête le titre de seconde ville francophone du monde mais il faut ajouter qu’une grande quantité de Montréalais ne parlent pas français… Plusieurs référendums furent organisés en vue de l’indépendance de la province. Ils échouèrent et l’échec de celui de 1995 est imputable au vote de la population anglophone nombreuse surtout à Montréal. « Vive le Québec libre ! » s’était écrié le général de Gaulle. Le Québec est peut-être libre mais il est loin d’être indépendant ! Les Québécois semblent regimber devant la toute-puissance de leur voisin U.S. Témoin ce texte d’ Éric Charbonneau: « Le Canada s’en va-t-en guerre ? Avec un beau budget encore tout chaud pour s’équiper – on voit déjà des pubs télé pour l’enrôlement – le chef d’état-major de la Défense de l’armée Canadienne affirme que nous sommes davantage menacés qu’on ne le pensent et qu’il faudrait que notre armée considère dorénavant le pays comme un théâtre d’opérations militaires. « Il ajoute que le Canada doit accroître ses capacités de transport et de surveillance pour répondre aux besoins actuels. « Moi qui était à peine soulagé du refus plutôt maladroit de M. Martin de participer au bouclier anti-missiles (merci à tous les Québécois pour avoir montré les dents à ce sujet, nous avons vraiment fait changer le cours des choses dans ce dossier), voilà que nos va-t-en guerre veulent faire entrer la paranoïa américaine dans les têtes canadiennes. Le «plusse beau pays du monde» veut jouer à la guerre ? « Ce qui me soulage et me garde la tête haute dans la tumulte, même si la conjoncture actuelle (les politiques agressives de Bush et sa bande, pour les intimes) mène éventuellement l’humanité à la catastrophe, c’est que je suis fier d’être Québécois, et que je suis fier des Québécois quand je vois à quel point la vision du reste du Canada diffère de la nôtre en ce qui a trait aux armes et à la guerre. « La vision du monde des Québécois en est une de paix par la paix, le concept d’Amérique sous la menace ne fait pas partie de notre réalité, du moins pas pour notre bout de territoire. Au Québec, la guerre ne fait pas partie des solutions possibles à un conflit. Comme si nous n’avions pas déjà assez du réchauffement global pour nous tomber sur la tête ! (?) « Si les États-Unis se sentent menacés, et que le Canada embarque graduellement dans ce train fou, je crois que notre vision nous oblige à affirmer notre différence, notre refus de cette projection chaotique de l’avenir. Nous voulons un monde meilleur, et ce n’est pas par les armes que les conflits se régleront. « Si personne n’envahissait personne, et qu’au lieu de piller les ressources d’autres pays on ne mettait pas l’effort nécessaire pour développer de nouvelles sources d’énergie (hydrogène, moteur électrique, éoliennes, énergie solaire, etc.) pour éviter de brûler notre argent dans l’armée pour défendre les intérêts américains, les profits des pétrolières et fabricants d’armes, tout le monde serait en sécurité. Point final. « Cette Amérique nous appartient aussi et il faut se donner le pouvoir d’avoir notre mot à dire. Nous pouvons présenter un modèle américain différent au reste monde, allons nous en prendre les moyens un jour ? Il est temps de ne pas seulement se sentir hors de menace – c’est normal nous n’avons pas d’ennemi – mais d’affirmer notre pacifisme et notre vision optimiste du futur pour un monde meilleur. » L’éditeur est un tantinet chauvin et proclame ainsi : «S’il fallait attribuer une note aux grandes régions canadiennes pour la qualité de l’alimentation de leurs habitants, le Québec arriverait bon premier, ex aequo avec la Colombie-Britannique. Mais les deux provinces se qualifient pour des raisons diamétralement opposées, a constaté la nutritionniste Brigitte Bédard. « Les Québécois ont tendance à consommer plus d’aliments favorables à la santé, alors qu’en Colombie-Britannique on a tendance à consommer moins d’aliments défavorables à la santé. Au Québec, c’est la notion de plaisir qui semble ressortir, par opposition au sens de la restriction chez les anglophones de l’Ouest », explique-t-elle. « Les Québécois et les Britanno-Colombiens ont en commun une consommation de fruits et de légumes plus importante que celle des résidants des Prairies, de l’Ontario et des Maritimes. Par contre, les Québécois se distinguent du reste du pays en mangeant plus de yogourt, de fromage, de pain et de pâtes, alors que les habitants de la région du Pacifique se démarquent par leur consommation moindre de charcuteries et de boissons gazeuses. «C’est très cohérent avec d’autres comportements qui ont été observés en Colombie-Britannique, comme la prévalence moins élevée de tabagisme, la proportion plus élevée de personnes végétariennes et le port du casque à vélo », note Brigitte Bédard (?). Autre problème québécois qui nous rappelle quelque chose à nous, Français. Hugo Meunier, de La Presse, écrit : « Le ministre de l’Éducation, Jean-Marc Fournier, ne comprend pas pourquoi les étudiants «les plus favorisés au Canada » ont décidé de descendre dans la rue pour une période indéterminée, au risque de «perdre leur session» « En point de presse hier dans ses bureaux de Montréal, le nouveau titulaire de l’Éducation réagissait au mouvement de contestation qui se répand comme une traînée de poudre dans la province. « Même s’il reconnaît la légitimité de leurs revendications, le ministre accepte mal les moyens pris par les étudiants pour parvenir à leurs fins. «J’ai entendu les doléances des étudiants, mais je ne suis pas prêt à reconnaître le droit à la grève illimitée », a prévenu le ministre. « Quelques jours après son chef, le ministre en a rajouté sur la condition des étudiants québécois. «C’est au Québec que les étudiants sont les plus favorisés au Canada et c’est ici qu’on fait la grève», a-t-il déploré. Lundi, le premier ministre Jean Charest s’était attiré les foudres des étudiants après les avoir qualifiés de «mieux traités au monde ». Selon le ministre de l’Éducation, les grands perdants de la grève risquent fort d’être les contribuables.» Le Droit ose aborder un problème infiniment plus grave que les grèves estudiantines. Nous citons ce texte avec carré blanc ! « Le phénomène sexuel de la fellation est tellement répandu chez les adolescentes que des conseils scolaires et des directions d’école francophone et anglophone et le Département de la santé publique d’Ottawa ont décidé d’intervenir. « Pour repousser un garçon trop entreprenant ou encore pour faire partie de la «gang», de plus en plus d’adolescentes vont jusqu’à prodiguer des fellations à des compagnons de classe ou des élèves plus âgés. Ces pratiques sexuelles ont parfois lieu à l’école, notamment dans les toilettes, durant les classes et après les heures de cours. Étrangement, le phénomène semble moins répandu au Québec. Quelques directeurs d’école et de commission scolaire questionnés sur le sujet n’avaient jamais entendu parler de ce phénomène. «Je n’ai jamais entendu parler de ça», a-t-on expliqué à plusieurs reprises. Ces pratiques sexuelles ont parfois lieu à l’école et les enseignants se sentent démunis. « Pour certaines adolescentes, prodiguer une fellation à un garçon trop entreprenant devient leur ultime moyen de défense. « La sociologue de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), Denyse Côté, soutient cette théorie, en ce qui concerne les filles plus faibles. «Une fille qui se fait harceler par un garçon pour une relation sexuelle complète et qui prodigue finalement une fellation, le fait carrément pour se défendre. Les adolescentes plus vieilles ne céderont pas au chantage, car elles sont plus vieilles et ont plus d’expérience. Les plus jeunes sont plus faciles à manipuler, surtout les moins populaires, et les jeunes mâles le savent très bien. Pour ces filles, leur moyen de défense devient la fellation.» Les bras nous en tombent. Notre ami Michel Bernard était le premier, en 1964, à constater dans un livre qui fit florès que le Québec changeait de visage. Il ne pouvait imaginer un tel changement. Nos confrères ont tort de ne pas parcourir la presse transmise par Internet. Ils ratent ainsi des informations qui eussent pu intéresser leurs lecteurs. Ainsi cette note de Stéphane Champagne : «S’inspirant des écrits d’un chercheur émérite, Gérard Leduc croit que des «constructeurs de pierre» ont vécu au Québec bien avant la «découverte» de l’Amérique par Christophe Colomb. « Faut-il réécrire l’histoire telle que nous la connaissons? Il semblerait que oui. Christophe Colomb a-t-il réellement découvert l’Amérique? Il faut croire que non. « Celui qui ose faire ces affirmations s’appelle Gérard Leduc, professeur de biologie retraité de l’Université Concordia. Il croit dur comme fer que des Celtes, ou à tout le moins des «constructeurs de pierre» comme il les appellent, ont vécu dans les Cantons-de-l’Est bien avant l’arrivée de ce bon vieux Colomb dans les Antilles en 1492. « Ce qui a mis la puce à l’oreille de M. Leduc? Les écrits de feu Barry Fell, chercheur émérite de l’Université Harvard. Au cours des années 70, M. Fell s’est intéressé à des structures de pierre en Nouvelle-Angleterre, dont certaines portaient des inscriptions (pétroglyphes) en ogham, une écriture celtique utilisée en Irlande et au pays de Galles dès le Ve siècle. « Or, des objets comme ceux étudiés par le professeur Fell, il y en a à Mansonville, dans le canton de Potton, où Gérard Leduc habite. Outre des pétroglyphes (dont le plus connu est Indian Rock), la région de Potton, près du lac Memphrémagog, compte plusieurs cairns (amas de pierres), de même que des travaux de maçonnerie.» Et le Québec n’oublie pas la France, mère-patrie de son langage. Katia Chapoutier se demande si Paris ne serait pas la capitale de la drague : « Avec quatre millions de célibataires en région parisienne, la recherche de l’âme soeur est non seulement un marché porteur mais aussi l’un des domaines les plus imaginatifs. À tel point que le speed dating classique fait figure aujourd’hui de technique ancestrale. Tour d’horizon des derniers concepts en vogue. «Mais où peut on rencontrer des hommes bien et disponibles ?» se lamente Karine, jolie trentenaire au coeur brisé. «J’ai l’impression que toutes les femmes de mon âge sont en couple ou, pire, mères de famille», se plaint Julien 28 ans. « Comme le souligne le Dr Waaynberg, auteur du Dico de l’amour: «Il est difficile pour un Parisien de sortir de sa solitude. Le tissu urbain a mis les gens dans un système de type carcéral! Aujourd’hui, les gens ne connaissent pas leurs voisins.» En s’industrialisant, la société a perdu «ses rites de rencontres et les occasions comme les bals ou les fêtes de famille n’existent plus.» « Et puis il y a le problème du «syndrome du prince charmant», explique le sociologue français Jean-Claude Kauffman. «Il y a beaucoup de personnes seules de nos jours car elles ne croient qu’au coup de foudre immédiat. Elles arrivent dans une soirée, elles balaient la pièce du regard et se disent: Eh bien non, il n’est pas là. C’est une erreur, car très peu de relations commencent comme cela. Mais ces personnes croient tellement fort au mythe du prince charmant qu’elles se ferment beaucoup de portes. Elles oublient qu’une relation se construit, qu’il faut apprendre à connaître l’autre et ce mythe est très dommageable.»