CITE DES SITES: Internet and Cy, le papier se rebiffe

Quand on vous demande, à vous Internaute, ce qu’Internet a changé dans votre vie, pouvez-vous répondre autre chose que « TOUT »?

Internet a été, est et continuera d’être la plus grande révolution culturelle et matérielle qui se soit effectuée depuis la découverte de l’électricité et l’invention de l’imprimerie.

Mais que change Internet dans la vie domestique ? Tâchons d’en faire le tour. Le Minitel est avantageusement remplacé par Pages jaunes (et blanches), colorées, plus conviviales, et plus disertes, proposant itinéraires et, pour Paris et quelques grandes villes, photos d’immeubles sous plusieurs angles ? et il n’y manque pas le moindre pavillon dans la plus pauvre ruelle. Pages jaunes renvoie à un nombre considérable de restaurants avec toutes leurs caractéristiques. Et quelques mystères: dans le Marais, l’humble Petit Dragon est parfaitement signalé tandis qu’il est fait silence sur son voisin l’imposant Enoteca, qui est l’un des meilleurs restaurants italiens de Paris. On a les renseignements sur un abonné jusqu’à l’échelle de la région tandis qu’un autre site, peu connu, Infobel, permet de « couvrir » la France entière sans être obligé de passer d’une province à l’autre. Par ailleurs, sa recherche par numéro, gratuite, est parfaitement efficiente. Les itinéraires en Île-de-France sont très bien assurés par https://www.ratp.fr/qui sait très bien marier bus et métro sur un parcours où le métro seul suffirait mais serait moins rapide. Il y a quelquefois des dérapages ; ils sont sans doute très rares. Demandez « école militaire paris » et vous obtiendrez « lycée militaire de Saint-Cyr Saint-Cyr-École » !… Pour la route, je retiens ViaMichelin. Je me suis offert le parcours Brest-Brest-Litovsk (où les Soviets capitulèrent en 1917 et qui s’appelle maintenant Brcst). On a même des itinéraires à travers les villes pour permettre d’aller en 3 minutes de la gare à l’opéra de Vichy, mais pas d’aller à Lavelanet de la rue Jean-Jaurès à la rue Jean-Jacques Rousseau car, pour les petites villes, il est précisé: «Les lieux de départ et d’arrivée (ou d’étapes) sont identiques. Merci de lancer une nouvelle recherche.» Où la presse papier résiste bien? S’il y a un domaine où la presse résiste victorieusement devant Internet, c’est bien celui des programmes de télévision. On trouve ceux-ci sans problème dans de très nombreux sites, mais le téléspectateur préfère se fier à ses magazines préférés dont la diffusion atteint des sommets. En revanche, Internet revient en force quand il s’agit d’obtenir une précision, un complément sur un film, quel que soit son âge, un téle-film, une pièce… Ainsi, j’ai apprécié le télé-film « Un coeur oublié« , de Philippe Monnier, avec Michel Serrault dans le rôle du très vieux Fontenelle. Il s’éprend d’une magnifique jeune fille italienne, laquelle succombe au charme du fringant Diderot. J’ai voulu en savoir davantage, en particulier sur l’interprète radieuse de ladite jeune fille. Et j’ai trouvé son site qui m’a ébloui, Victoria Belvedere, le site d’une actrice ravissante n’ayant à peu près rien tourné d’important, mais qui est l’objet d’un véritable culte, son mari et son enfant faisant également partie des idoles. Son site a déjà reçu, et il est récent, quelque 190.000 visiteurs. Si vous comprenez l’italien vous apprécierez les vraiment innombrables témoignages d’admiration, d’amitié, d’affection, d’amour même qui sont immédiatement incorporés dans le site! Noos transmet sur le câble plus de 100 chaînes de télévision. Pour viser juste il faut se référer à des indications affichées sur l’écran. Il serait infiniment plus pratique que la liste à jour, exhaustive et numérotée, de ces chaînes fût en ligne afin qu’on pût l’imprimer. Je l’ai demandé à noos.com et n’ai pas encore obtenu satisfaction… La supériorité d’Internet Autre supériorité d’Internet sur tout autre support: ce qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Ainsi l’Institut du Monde Arabe expose actuellement Algérie : Delacroix à Renoir. Dans cette exposition figure un peintre, Siméon Fort, sur qui on ne trouve particulièrement rien, nulle part, sauf sur le site que j’ai déjà cité naguère, Photo.rmn.fr où figurent en grand format 75 tableaux de Siméon Fort, d’innombrables scènes de bataille dont ce tableau que nous reproduisons : Vue panoramique de la bataille d’Austerlitz. La résistance s’organise autour de l’agenda papier J’ai un merveilleux ami, Billy, qui a toujours son Palm à la main, sur lequel il griffonne sans cesse. Il en est ravi, m’a-t-il dit; oui, mais voilà, il est Américain et il habite Hollywood ! Peut-on penser qu’Internet ait résolu le problème de l’agenda ? Rien n’est moins sûr. Le papier résiste ! Il s’est fait plus joli, plus coquet, plus intellectuel. Quand vous avez en mains l’Agenda de la Pléiade, vous êtes émerveillé par l’environnement Gallimard et heureux d’écrire sans encombres sur un papier bible. Vous pouvez avoir aussi un agenda avec les plus beaux poèmes d’amour, «de Marie de France à Louis Aragon», qui est relié par anneaux, comme l’est aussi l’agenda qui propose une oeuvre d’art chaque jour du calendrier. «Tenir un agenda ; écrire pour chaque jour ce que je devrai faire dans la semaine, c’est diriger sagement ses heures. On décide ses actions soi-même; on est sûr, les ayant résolues d’avance et sans gêne, de ne point dépendre chaque matin de l’atmosphère. Dans mon agenda je puise le sentiment du devoir» lit-on sous la plume d’André Gide qui -on en est certes sûr!- utilisait un agenda papier. Dans le quotidien suisse « Le Temps« , j’ai saisi au vol samedi dernier un excellent article de Patricia Briel : «Les agendas de papier retrouvent leur lustre d’antan. L’arrivée sur le marché des assistants électroniques a fait craindre la mort du papier. Il n’en est rien. Le bon vieil agenda traditionnel a non seulement résisté à l’assaut du numérique, mais il a aussi réussi à séduire une nouvelle clientèle jeune.» «Marianne est partie en vacances pendant un mois, sans son agenda électronique. Grave erreur: lorsqu’elle est revenue, la batterie de l’engin avait expiré, emportant dans son rapide trépas plus de 200 adresses professionnelles.» «Je ne savais pas qu’il fallait baby-sitter ces appareils,dit-elle. Quand je suis allée me plaindre, on m’a dit que la perte de mes adresses était normale, puisque la batterie n’avait pas été alimentée. La mémoire conserve les données pendant deux semaines, puis tout s’efface.» «Marianne n’a pas encore pris la décision de jeter son Palm, mais elle est certaine de revenir à l’agenda papier pour noter ses rendez-vous et ses adresses. (…) «L’avènement de l’agenda électronique en l’an 2000 avait poussé certaines pythies à prédire la fin du papier. Mais le vélin a la fibre coriace. En effet, le taux de pénétration des assistants électroniques (toutes marques confondues) en Suisse ne dépasse pas les 5%, selon Théo Fröhlich, responsable de la communication pour Palm. Alors que Palm vend environ 60.000 agendas numériques par an en Suisse, Exacompta écoule 85.000 pièces et Quo Vadis 250.000. Quant à Filofax, ses recharges sont appréciées par quelque 200.000 personnes chaque année.» « Beaucoup de gens se sont rendu compte que les agendas électroniques n’étaient pas pratiques. Des tests de comparaison ont montré que l’agenda traditionnel permettait par exemple de noter et de retrouver plus rapidement un rendez-vous.» «A quoi tient la pérennité de l’agenda traditionnel? A sa matière, justement. «J’aime le papier et je suis attachée à l’écriture», dit Agathe, qui occupe un poste à responsabilités dans une organisation humanitaire. «Je ne sors jamais sans mon agenda. J’entretiens une véritable relation affective avec lui, j’aime avoir sous les yeux toutes mes petites notes. C’est un bel objet en cuir, et j’ai l’impression que le rapport avec l’agenda électronique est moins personnel.» «Agathe conserve ses agendas pendant deux-trois ans, et aime parfois à les reparcourir, comme pour feuilleter sa mémoire et les événements qui l’ont marquée. En outre, l’assistant numérique lui inspire un sentiment d’insécurité.» Certes, nos voisins suisses sont parfois soupçonnés d’être pusillanimes mais je pense que dans leurs réticences à l’égard des agendas électroniques ils n’ont pas absolument tort. Et nous serions heureux de savoir quel est en France le rapport des ventes entre les différents agendas.