CITE DES SITES: La Croix, l’Humanité -quelle fête?

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas

Ces vers aussi beaux que célèbres de Louis Aragon s’appliquent à notre chronique du jour autour des sites de La Croix et de l’Humanité -deux sites qui ne sont pas si éloignés l’un de l’autre.

La Croix n’est plus depuis une éternité ?c’est bien le cas de le dire- le journal sectaire et anti-dreyfusard de la fin du 19ème siècle. Son attitude sous l’Occupation a été exemplaire: La Croix narguait Vichy quasi-ouvertement et a été très souvent suspendue ; elle est le seul quotidien ayant paru jusqu’à la fin qui ait été autorisé à reparaître. Ses positions actuelles sont loin d’être toujours conservatrices.

Quant à l’Humanité, devant la diminution accélérée de ses sympathisants, elle s’est quelque peu ouverte au capital et ne cherche plus à s’adresser seulement aux fidèles de la place du Colonel-Fabien.

La Croix et l’Humanité ont un faible tirage, peu de publicité et bénéficie à ce double titre de subventions gouvernementales.

Le site de La Croix prêche bien sûr pour son sein et publie en format pdf et en anglais un texte du père Charles Gallagher, jeune jésuite, historien américain, professeur à l’université de Saint-Louis (Missouri) qui a fait paraître de nouveaux documents montrant que le cardinal Pacelli, secrétaire d’État du pape Pie XI et futur Pie XII, avait exprimé clairement dans des propos privés, dans les années 1937-1938, son opposition déterminée au nazisme…

La Croix accueille le site de croire.com qui nous a concocté

Des « Notre Père » interactifs ?

Avec ou sans ordinateur, voici les conseils de croire.com pour animer un temps de prière pas comme les autres. Cette fiche pédagogique a été réalisée pour le numéro de la rentrée 2003 de la revue Initiales

Vous ne connaissez pas encore la prière interactive sur le « Notre Père »? Si vous la connaissez déjà, suivez les indications ci-dessous pour mieux en profiter en groupe… même sans ordinateur

Tous à la fête… de l’Huma?

L’Humanité en revanche insère des tracts et affiches à télécharger pour promouvoir la Fête traditionnelle de son journal avec ce slogan intello « Dans un monde idéal L’Humanité n’existerait pas ».

Chacun reste dans son domaine tout en étant ouvert aux préoccupations d’intérêt général.

Pour 15 ?uros par mois (soit trois fois plus cher que Le Monde qui propose pourtant infiniment plus de contenu,) l’accès libre et facile à toutes les informations de l’espace abonnés de la-Croix.com : le journal en ligne, les archives depuis 1996 et les dossiers d’actualité.

Et là je suis perplexe parce que l’Humanité propose gratuitement un service comparable et même plus étendu.

C’est grâce à ce très important lot d’archives que j’ai rencontré humanite. presse.fr. En effet, la plupart de ses textes figurent dans Google alors qu’aucune des sélections de la-croix .com n’y est évoqué dans la mesure où il y a péage.

Comme illustration, et pour mémoire, citons ce texte paru en 1998:

L’Hexagone invente sa fête de l’Internet

En 1982, le gouvernement inventa la Fête de la musique. En 1998, il inaugure une fête de l’Internet, mobilisant ce week-end ses ministères de l’Economie, de l’Industrie, de la Culture et plus de six cents organisations. S’il s’agit de dissiper l’ignorance et les hésitations des Français devant le web, il reste encore pas mal de chemin à parcourir. Sur les 113 millions de pratiquants d’Internet dans le monde, seulement 1% sont Français. Une situation qui -sans être le reflet des capacités technologiques françaises- témoigne du retard pris par la France pour être de plain-pied dans le jeu de la société de l’information. L’enjeu de cette participation -dès lors qu’elle concerne chaque citoyen- est d’autant plus important que les capacités des outils de communication d’aujourd’hui peuvent tout aussi bien cultiver la démocratie et faire partager des sommes incalculables de connaissances, qu’être dévoyées pour des usages moins nobles et favoriser les appétits des marchands du temple.

Une fête de l’Internet peut dans ces conditions inviter de plus en plus de gens à intervenir, et donc les associer à un enjeu de société dont on mesure encore mal toutes les conséquences. Initiateurs d’Internet il y a vingt ans, les Américains ont depuis longtemps intégré cette pratique. Chez nous, ce sont surtout les scientifiques qui ont rapidement saisi les possibilités du réseau. Cependant, depuis deux ou trois ans, des entreprises, des associations, la presse et l’éducation nationale ont commencé à créer des sites, et progressivement Internet entre dans les méurs. La fête participe de cette démarche à l’instar du modèle des NetDays américains, qui depuis 1994 rassemblent les bonnes volontés pour équiper les établissements scolaires.

L’idée d’une fête de l’Internet provoque de plus en plus d’initiatives. Ainsi, les administrations lancent des projets pour « sensibiliser le public aux nouveaux enjeux de la société de l’information ». Au premier rang pour être dans la course, Jacques Chirac s’adressera directement aux internautes depuis le site de l’Elysée aujourd’hui et demain, sous la forme d’une simple vidéo numérisée, ainsi que la mise en ligne d’un « livre d’or électronique ». Les établissements publics culturels, comme la Bibliothèque nationale, le Centre Pompidou, la Cité des sciences et le musée du Louvre ont annoncé des espaces spécifiques destinés à présenter leurs richesses sous forme numérique. France Télécom a ouvert une immense exposition de démonstrations consacrées à Internet, quai Branly à Paris, et prévoit de distribuer un guide à deux millions d’exemplaires.

Par ailleurs, des centaines d’entreprises ont annoncé des concours, telle Be-web qui récompensera « l’idée web la plus innovante ». Cetelem organise un mulot d’or, Auchan annonce des animations durant cinq jours. Une « nuit du commerce électronique » est également prévue et promet des prix cassés sur 200.000 produits, ce qui n’est pas du goût de tous les internautes. Du c »té des militants d’Internet des « bus-infos » sillonnent les villages. A Toulouse un kiosque a été ouvert sur la voie publique. Enfin l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) met à disposition des logiciels gratuits.

Site officiel de la fête : https://www.fete-internet.f

Il est tiré des milliers de pages consacrées à Internet par L’Humanité. Il y en a davantage encore dans La Croix. Hélas ! elles sont inacessibles !