CITE DES SITES : La Tour Eiffel ne devait servir à rien …

La Tour Eiffel ne devait servir à rien ; au final, elle sert à tout, radio, télévision, Internet?

La Tour Eiffel est toujours d’actualité. Elle est le symbole le plus original de Paris. Une simple tour de métal construite pour l’Exposition internationale de 1889, qui ne servait à rien d’autre qu’à être vue et qui, sans que son initiateur Gustave Eiffel ait pu un instant l’imaginer, devient dès la première moitié du XXème siècle, le plus puissant et le plus fiable des émetteurs de radio puis de télévision. Le 12 janvier 1908, le premier message radio longue distance est transmis depuis la tour Eiffel. Actuellement deux sujets l’occupent. «

Dix tonnes de pièces détachées destinées à construire une éphémère patinoire de Noël ont été hissées au premier étage de la Tour Eiffel. Cette surface de glace de 200 m2, ouverte au public le 10 décembre, pourra accueillir jusqu’à 80 personnes (?) Gratuit pour les visiteurs à qui seront prêtés des patins, le plan de glace restera en place jusqu’au 23 janvier. La base de la patinoire est constituée de 5000 mètres de tubes en aluminium dans lesquels circulera l’eau glycolée transmettant le froid. Le « tapis glacier » devrait être posé les 30 novembre et 1er décembre, puis raccordé à deux groupes frigorifiques. Une première couche de glace sera réalisée le 2 décembre. Sur cette strate, seront posés cent « projecteurs à leds » qui éclaireront la glace de l’intérieur, selon l’administration de la Tour Eiffel.(?) En 1969, la Tour avait déjà accueilli un plan de glace, qui avait été inauguré par l’ours du cirque de Moscou. (SDA-ATS). L’autre sujet en cours c’est le désir qu’a la ville de Paris de récupérer l’administration de la Tour : « Bertrand Delanoë aimerait bien remonter dans la tour Eiffel. Et reprendre du pouvoir sur le monument le plus visité au monde avec 5,8 millions d’entrées en 2003. Car, s’il appartient bel et bien à la municipalité, cet emblème de Paris échappe totalement à son contrôle. La ville n’est qu’un actionnaire minoritaire – 30 % du capital – de la Société nouvelle de la tour Eiffel (SNTE).» La situation est examinée dans les moindres recoins : Selon rapport de l’inspection générale de la Ville de 2003 « les quatre dames pipi du pilier Est, qui se rémunèrent sur les entrées payantes aux toilettes (0,40 euro), gagnent près de 5.000 euros net par mois « hors pourboires », alors qu’elles sont déclarées au smic ». Paul Valéry disait bien « Il n’est point de détails dans l’exécution »? Sur le site Camptocamp.com, j’ai lu, sans stupeur : « Moi je propose qu’on rase la tour Eiffel pour fabriquer un MacDo géant. C’est vrai, quoi, ce n’est ni fonctionnel, ni esthétique, ce gros tas de ferraille au coeur de Paris. Vous trouvez ça beau, vous? On a l’habitude de voir ça, c’est tout. Je suis sûr qu’un MacDo attirerait des tas de touristes qui viendraient voir où se TROUVAIT la Tourifelle.» C’est que la Tour Eiffel a eu souvent des détracteurs. Sous l’Occupation, elle a failli perdre la vie ! Les Allemands envisageait de la fondre pour récupérer le métal ; ils auraient été déçus : le monument est d’une telle légèreté que l’air pèse plus que le fer. Toujours est-il que de nombreux « intellectuels » parmi lesquels le digne Henry Bordeaux, bien oublié aujourd’hui, couvrirent la Tour de sarcasmes. Une « affiche émanant des autorités d’occupation et concernant l’annexion de l’Alsace, de fin juin 1940, représente un balai chassant les symboles de la France (coq, buste de Marianne, képi, clairon, béret, Tour Eiffel) et de l’Alsace, évoquée par un livre de Hansi et l’ombre de la cathédrale de Strasbourg. Elle comporte un texte en allemand « Hinaus, mit dem welschen plunder« , traduction : Dehors, avec tout ce bric-à-brac.» ( Source ) Fin juin 1940 aussi, la Tour Eiffel entrait dans la Résistance ! Pendant que les Allemands pénétraient dans Paris, un inconnu détachait et emportait une pièce de la machinerie de l’ascenseur de la Tour. Toute l’Occupation durant nul ne songea à réparer et, le 25 août 1944, le même inconnu vint remettre la pièce en place et l’ascenseur se remit en marche. Légende ou vérité ? La précédente source donne une version légèrement différente : « Quand Adolf Hitler visitait Paris durant l’Occupation en 1940, les câbles de l’ascenseur furent sectionnés par les Français de telle sorte qu’Hitler eut à grimper mille sept cent quatre-vingt-douze marches consécutives de l’escalier jusqu’au sommet (le projet initial de la tour Eiffel en voulait le chiffre symbolique de 1789).» Ce site nous montre une autre image du dédain que les bons esprits nourrissaient à l’égard de la Tour : « Dans la partie haute de l’affiche, le « maréchalisme » est largement développé : Pétain, au centre, est glorifié comme père de la Patrie (drapeaux tricolores, devise de l’État français dans bande tricolore qui fait fronton). Sa représentation est essentiellement militaire (tenue, rameau de chêne, rameau d’olivier, francisque ornée d’étoiles). Il entend incarner la cohésion sociale, « France éternelle ». Ainsi, la famille, au centre, est représentée par une femme et ses quatre enfants, dont une fillette à la coiffe alsacienne et un nourrisson. À sa droite, se trouvent la France rurale et la province, avec un paysan et un attelage de b?ufs, les toits et le clocher d’un village. A sa gauche, la France artisanale (forgeron) apparaît au premier plan, tandis que le secteur industriel (usines) et l’urbanisation (tour Eiffel) sont relégués dans le fond.» La Tour Eiffel, attaquée de toute part, n’en poursuivait pas, pour autant, sa marche vers une célébrité totale. Le 18 juin – déjà – 1921, les Ballets Suédois, chers à Jacques Hébertot, donnaient au théâtre des Champs-Élysées, Les Mariés de la Tour Eiffel, écrits par Jean Cocteau, avec une musique de scène exemplaire signée par le Groupe des 6 : Germaine Tailleferre, Georges Auric, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc (vous n’en comptez que 5, le 6ème, c’était Cocteau, qui ne composait pas de musique, la seule chose qu’il ne savait pas faire !). Bien des années après, se jouait dans un petit théâtre de la rue Champollion, le Quartier latin, La tour Eiffel qui tue, de Guillaume Hanoteau. « A la fin du XIX ème siècle, à Paris, une série de meurtres est attribuée à la tour Eiffel qui vient d’être construite. Le jeune poète Christophe, C?ur d’Apache et Hyène de Tigris, une demi-mondaine, refusent de croire à la culpabilité de la tour tandis que des polytechniciens s’acharnent à soutenir le contraire. » C’était une merveilleuse pantalonnade et je crois bien me souvenir que l’héroïne s’appelait, déjà, Annie Girardot. Combien de sites célèbrent la Tour Eiffel. Je m’arrête un instant sur ce site : « Ingénieur de formation, Eiffel est à l’image de ces parangons légués par le XIX ème siècle finissant. A l’image de tant de protagonistes des romans de Jules Verne, il est ce scientifique qui, par ses connaissances, peut concourir au bonheur de l’Humanité. L’ingénieur est en effet celui qui, loin de demeurer dans l’abstraction des sciences pures, s’applique à propager, pour le bonheur de l’Humanité, les connaissances, éloignant les affres de l’obscurantisme, ce que cherchaient déjà, au siècle précédent, les Philosophes du Siècle des Lumières (?) L’acier, au même titre que le verre et le béton, est le matériau par excellence de la modernité. Haute de 300 mètres, la Tour Eiffel semble un nouveau défi lancé au pari humain : aller toujours plus loin, plus haut, plus vite; domestiquer les forces de la Nature qui accablèrent l’Homme durant tant de millénaires. (?) Le père du cubisme, Guillaume Apollinaire, a lui-même représenté cette Tour mythique dans un de ses Calligrammes. Tous les courants artistiques majeurs de la fin du XIX ème siècle et du début du XX ème siècle ont célébré ce symbole de la modernité. Des impressionnistes aux cubistes, des surréalistes aux expressionnistes, tous ont vu, en cette construction, l’expression d’un renouveau de l’art. Monument, au sens étymologique du terme, la Tour Eiffel est une façon nouvelle pour l’Homme moderne de laisser une trace de sa conception de l’Art.» Nombreux furent les peintres du XIX ème siècle puis du siècle suivant à considérer la Tour comme un chef-d’oeuvre digne d’être immortalisé à travers leurs toiles. Marc Chagall, Raoul Dufy, Hans Bellmer, Robert Delaunay surtout dont les Tour Eiffel sont innombrables. La Tour Eiffel, toujours plus belle, toujours plus légère, stricto sensu, éclaire et personnifie Paris. On ne la vilipende plus, on l’admire et, finalement, on l’aime. On ne peut pas ne pas l’aimer. J’ai trouvé dans un site de comptines ? c’est la vraie consécration ? ces quelques mots : « La Tour Eiffel a trois cents mètres Du haut en bas on voit la Seine Pour y monter il faut payer Tous les millions qu’elle a coûtés 1 sou, 2 sous, 3 sous…» (souvent utilisé pour sauter à la corde. On s’arrête de compter lorsque le joueur perd)