CITE DES SITES : Paris-Plage à Paris, au Touquet et … sur Internet !

Sous les pavés la plage? Mais, comme le scandait un saltimbanque cracheur de feu sur les quais ensablés de la Seine, Paris était-il autrement plus animé en… 68 ?

En 2002 naissait à Paris, sur la voie Georges Pompidou, « Paris-Plage » qui bénéficia aussitôt d’un très grand succès: il ne fit que s’amplifier en 2003 et 2004. La première année il y eut un concert d’imprécations venu d’automobilistes qui affirmaient ne plus pouvoir circuler. Silence depuis quant à ce problème et unanimité dans la satisfaction du public qui descend sur la berge.

Voila actu se fait l’écho de l’inauguration : «Bertrand Delanoë ouvre le 3ème Paris-Plage, « service public du plaisir » « Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, a donné mercredi sur les quais de Seine le coup d’envoi officiel de la troisième édition de Paris-Plage, opération estivale qu’il a qualifiée de « service public du plaisir » et sur laquelle se sont ruées des multitudes de flâneurs. « Les 3,5 kilomètres de voie express fermés aux voitures et équipés de façon éphémère de bassins, douches, plages et autres boulodromes, ont commencé à accueillir le public à partir de 8h00 le matin. « Malgré une averse tiède tombée juste à l’ouverture, sportifs, promeneurs, familles ont immédiatement commencé à prendre leurs aises et leurs marques entre pont Sully et pont des Tuileries. « A la mi-journée, il était difficile de s’y frayer un chemin à vélo ou en rollers, tant les piétons étaient nombreux. « Quelques jeunes cadres dynamiques en stricts costumes anthracite, venus passer leur pause déjeuner, côtoyaient des estivants en bermudas fleuris, des adoratrices du soleil en débardeur échancré, des touristes soudés à leurs caméras et des enfants. « Il s’agit, a déclaré le maire, grand ordonnateur de ce rendez-vous copié par de nombreuses villes, de « partager un des plus beaux endroits du monde avec tout ceux qui veulent, et en particulier ceux qui n’ont pas les moyens de partir au bord de la mer ». « Il s’agit aussi « que tout soit gratuit : lecture, sport, musique… J’aime y croiser des enfants ou des personnes âgées », a ajouté le maire, au côté de l’athlète Marie-José Perec, familière des lieux où elle s’était déjà rendue anonymement l’an dernier. « On met à la disposition des citoyens de quoi être heureux », selon M. Delanoë qui a ensuite lancé: « C’est le service public du plaisir ! ». « Tout cela reste très convenable », a-t-il toutefois tempéré. » Très convenable, c’est tout à fait vrai. Dans le public très nombreux ne se glisse aucun perturbateur. Pour ne citer qu’un élément, un cafeteria à l’entrée côté pont Sully est particulièrement sympathique ; on s’y attarde longuement pour un repas rapide servi par des professionnels et aussi des étudiant(e)s aussi adroits. Depuis cette année, il y a davantage de bruits mais ils sont musicaux et très appréciés. L’ensemble, entre quai et Seine, est vaste et divers. On y respire la détente et la quiétude. Paris-Plage fait renaître un bassin, lit-on dans tf1.fr : «Echo lointain de Deligny, bassin historique qui sombra il y a sept ans, une piscine en face de l’île Saint-Louis sera l’attraction de Paris-Plage 2004 qui a ouvert ses berges mercredi. Palmiers treuillés depuis le pont d’Arcole, câbles déroulés le long des quais, pelleteuses répartissant le sable : plusieurs dizaines de personnes s’affairaient ces dernières heures le long de la Seine, rive droite, pour que tout soit prêt. Bertrand Delanoë a en effet inauguré mercredi la troisième édition de « Paris-Plage ». « Trois millions de personnes s’étaient pressées l’an dernier sur les 3,5 kilomètres de berges urbaines. Cette année, un « bassin de baignade » ressemblant à s’y méprendre à une piscine sera la grande attraction. Installé quai des Célestins, face à l’île Saint-Louis, ce coffre de résine blanche a été dessiné au millimètre près pour s’insérer dans le seul espace possible sur ces quais de la rive droite. « Dès le lancement de Paris-Plage, la demande d’eau s’est faite pressante. Après les brumisateurs, les douches, les fontaines, voici donc le bassin, avec ses huit maîtres nageurs, ses distributeurs de maillots et de bonnets de bains, sa centrale de filtrage, ses pédiluves, son eau chauffée à 25 degrés et sa bâche nocturne.» TF1 soulève un autre lièvre : « Paris-Plage existe déjà… au Touquet » «Le maire de la station balnéaire veut surfer sur le succès de la manifestation parisienne en lançant une campagne clin d’oeil sur Touquet-Paris-Plage. Léonce Deprez explique à tf1.fr pourquoi il regrette l’absence de coopération de Bertrand Delanoë. « Pour sa troisième édition, Paris-Plage démarre en fanfare avec 300 000 entrées le premier jour. Mais les Parisiens savent-ils qu’il existe un autre Paris-Plage ? Sans doute pas. Pour le leur rappeler, Léonce Deprez, le maire du Touquet, a lancé mercredi une campagne d’information indiquant que « Paris-Plage » existe dans sa ville depuis plus d’un siècle. Il aurait souhaité mener cette campagne en concertation avec la mairie de Paris mais Bertrand Delanoë n’a pas répondu à son invitation. tf1.fr – « Que vous inspire Paris-Plage ? Léonce Deprez : « Je remercie Bertrand Delanoë et la ville de Paris pour leur opération Paris-Plage qui me permet de rappeler aux Parisiens que Paris-Plage existe au Touquet depuis un siècle. C’est d’ailleurs un Parisien, le fondateur du Figaro, Hippolyte de Villemessant qui avait décidé de transformer un ancien domaine forestier en station balnéaire de luxe en 1874, avec ce nom de Touquet-Paris-Plage. « Je mets donc à profit cette troisième édition de Paris-Plage dans la capitale pour faire comprendre qu’à deux heures de Paris, grâce à l’autoroute, on retrouve une vraie plage. Nous offrons un Paris-Plage sur la Manche pendant les quatre saisons de l’année tf1.fr – « Avez-vous été agacé par la création de Paris-Plage et notamment par l’utilisation de ce nom par la ville de Paris ? « Non. A l’époque, j’avais même proposé à Bertrand Delanoë une opération de communication commune. J’étais en effet heureux que l’on parle de Paris-Plage dans la capitale car ça sert également la cause du Touquet. Mais je voulais proposer qu’au bout du quai de la Seine, on indique : « avec l’autoroute, Paris-plage est ouverte toute l’année ». C’était un heureux prolongement. Mais la mairie de Paris n’avait pas donné suite. (?) tf1.fr – « L’opération Paris-Plage a-t-elle fait perdre des vacanciers à votre ville ? « Non, absolument pas. On ne peut pas comparer une station touristique comme le Touquet, avec ses sept kilomètres de plage, et une opération saisonnière dans la capitale. Mais il est intéressant de montrer qu’au prolongement de Paris, il y a le Touquet-Paris-Plage et ce, depuis un siècle. Au delà du clin d’oeil, il s’agit de développer en France une véritable organisation du tourisme. Il faut créer des pôles de vie touristique.» On dit souvent dans le Pas-de-Calais que Le Touquet est devenu Paris-Plage parce que c’est la plage la plus proche de Paris. 234 Km. Mais Dieppe est à 195 Km et Deauville à 200? Le site LeTouquet.com raconte l’histoire : «Hier des garennes désertes et inhospitalières, aujourd’hui une station maritime qui s’affirme comme une des plus accueillantes d’Europe.(?). « En 1855, M. Daloz décida de transformer le domaine en forêt et se fit aider des employés de Cucq et de Trépied. Les deux phares, inaugurés en 1852, permirent aux six gardiens et à leur famille d’habiter le domaine du Touquet, (ce qui signifie « le tournant » en patois picard), et donnèrent sa devise à la ville future : « Fiat Lux, Fiat Urbs ». « En 1874, le fondateur du journal « Le Figaro », Hippolyte de Villemessant, invité par M. Daloz, le persuade de fonder une station balnéaire qui aurait pour nom : « Paris-Plage » (?) Ce premier volet de la « préhistoire » de la station s’achèvera le 28 mars 1912 avec la prise de son indépendance et l’érection en une commune officiellement baptisée : « Le Touquet Paris-Plage » » Sur une affiche de 1900, donc antérieure, le nom de Paris-Plage est plus petit que Le Touquet.» En fait le nom de Paris est extrêmement utilisé en province. Un quotidien régional s’appelle Paris-Normandie, un autre, avant la guerre, se nommait Paris-Centre. Et combien de « Petit Paris », de « Galeries Parisiennes », de bars, de cinémas, etc. jugent bon de se placer sous le signe de la capitale dont le jacobinisme est très ou trop souvent contesté ! Paris ne proteste jamais bien sûr, sauf quand il pourrait y avoir méprise ; c’est ainsi qu’un ensemble destiné dans la banlieue de Versailles à une clientèle mi-fortunée envisageait de s’appeler Paris 2 et dut se contenter de Parly 2… Un 3è Paris-Plage découvert sur Internet… Grâce à Internet, c’est vrai, j’ai découvert un 3ème Paris-Plage qui a la double particularité de n’être pas à Paris et de ne pas s’étaler au bord d’une plage, quoique la Seine ne soit pas loin. C’est un restaurant aux vocations multiples, sis à Vernon (Eure) tout près de Giverny, le village de Monet. Il a créé un site qui mérite le détour : LeParisPlage.com qui a de nombreuses correspondances. Autrefois la route de Paris passait à proximité de l’établissement et il y avait une plage pas loin : voilà les éléments du rébus qui conduisirent les restaurateurs à choisir vers 1950 le nom de Paris-Plage, sans la moindre protestation du Touquet. Quand Bertrand Delanoë et son équipe seront arrivés à réduire suffisamment la circulation automobile dans la capitale, on atteindra peut-être ce rêve fou d’un Paris-Plage ouvert toute l’année, magnifique avenue bordant un des plus beaux fleuves du monde et qui ne serait victime que d’une crue de temps en temps. Pour l’instant, restons en 2004 : c’est jusqu’au 20 août ! Louis FOURNIER