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CITE DES SITES: Un Express peut en cacher un autre!

A priori, il peut sembler saugrenu d’appeler un périodique Express alors que ce substantif s’applique à un train qui ne s’arrête pas à toutes les gares comme un omnibus, mais est moins rapide qu’un? rapide. Allusion à un train ou à un café très pressé… Le mot Exprès ?vieux mot français transformé en express par les Anglais? serait plus approprié et plus évocateur. Mais il est trop tard pour revenir en arrière. Les dés furent jetés il y a tout juste un demi-siècle par un jeune polytechnicien nommé Jean-Jacques Servan-Schreiber qui demanda à son père, directeur du quotidien financier Les Échos, s’il l’autorisait à créer un supplément du samedi titré ainsi. Démarra alors une aventure exceptionnelle, folle, quasi délirante. Il avait 29 ans et attirait à lui des gens aussi important que Mauriac, Malraux, Sartre, Camus, Mendès France lequel, sans lui, eût été un leader politique moins écouté. Avec Françoise Giroud, il a su s’entourer de journalistes de premier ordre donnant naissance à un hebdomadaire comme on n’en avait jamais vu.

Quotidien puis news magazine hebdo Un beau jour il devint même quotidien. Puis se mua en news magazine. L’Amérique avait Time, la France eut l’Express, le premier hebdomadaire de ce type et qui existe encore aujourd’hui alors qu’il n’est plus le seul. Jean-Jacques Servan-Schreiber a quitté l’Express et a créé le Centre Mondial d’Informatique en 1982. On savait enfin ce qu’était un ordinateur et il fallait voir avenue Matignon cette colonie de jeunes ?le directeur de cabinet de JJSS, Thierry Saint-Antoine, n’avait que 27 ans – et même d’enfants qui initiaient des adultes au maniement de machines mystérieuses. Hélas! le Centre Mondial d’Informatique ne fut pas compris et la France perdit au moins dix ans dans l’expansion de ce prodigieux moyen d’expression qui allait permettre à Internet de se répandre à l’infini. C’est en novembre 1997 que l’Express, devenu un périodique rutilant, moins « politique » qu’autrefois et prodigue de suppléments, décida de lancer son site web. Ce site est moins accompli et moins exigeant que celui du Nouvel Observateur -lequel, nous l’avons vu, est un véritable quotidien. Une grande nouvelle de dernière heure se situe immédiatement en vedette dans le Nouvel Obs’ tandis que dans https://www.lexpress.fr/express la même nouvelle s’inscrit dans une petite colonne « l’info en continu ». Les archives sont accessibles gratuitement aux seuls abonnés papier alors qu’elles sont ouvertes gratuitement chez le Nouvel Obs’. Morceaux choisis

On trouve sur le site de L’Express de nombreux articles qui ont pu passer inaperçus. Ainsi ce texte sur Vézelay :

Les voyages La colline ardente par Marion Festraëts: «(?) A qui sait lire dans la pierre, Vézelay s’ouvrira comme un livre. Il faut réapprendre la grammaire lapidaire, s’exercer l’oeil, deviner des alphabets de ruines qui ne disent rien aux trop pressés, aux négligents, aux paresseux. Laisser parler linteaux, voussures et chapiteaux: ils racontent une histoire, celle d’une colline, d’un village et, surtout, d’une église taillée dans la lumière, la Madeleine. Au chambranle de certaines demeures, un coeur gravé désigne les anciennes maisons de plaisir. L’écho lointain du crissement de la roche sous la morsure du ciseau, le murmure de la bure sur le pavé poli, les harangues des prédicateurs enfiévrés, le claquement des sabots des montures de guerre résonnent le long des remparts édentés. Quelques pages, pourtant, resteront celées. Vézelay ne se donne pas comme une fille légère. (?) Pour bien faire, il faudrait venir à pied. S’imaginer pèlerin, prêt à s’élancer vers Compostelle, coquille au galure et bourdon bien en main, dégringolant d’Avallon par la vallée du Cousin, une rivière qui glisse sur la fougère et les cailloux au fond d’une gorge moussue. (…) Les lieux invitent au lyrisme. Romain Rolland, Georges Bataille, Maurice Clavel, le critique d’art Christian Zervos et sa femme Yvonne – qui léguèrent leur collection au village – vécurent là. «Une barque qui a jeté l’ancre sur l’horizon», s’ébaudissait Claudel. Surenchère de Jules Roy: «Voilà le superbe, l’immense vaisseau dressé face à l’est magnétique, fier et de si haut! Gardé par des bastions plus altiers encore au-dessus d’un énorme rocher, il vogue droit sur le soleil levant, l’éventre, s’éclabousse d’écume, s’en recouvre et, le soir, se charge d’or et de pourpre avant de s’enfoncer dans les étoiles, ah! Vézelay?» (?)La Grande Guerre faucha les jeunes bras, le phylloxéra décima les pampres et il s’en fallut d’un grain que le vin ne tarisse dans les années 70. Un remembrement houleux, quelques vignes témoins et un classement en appellation d’origine contrôlée plus tard, on n’en est plus là. On en est même très loin. En fils du pays, Marc Meneau, restaurateur autodidacte doublement étoilé à Saint-Père, au pied de la colline, s’est mêlé de l’affaire: à la main, il a défriché ses arpents et planté les pieds de chardonay dont il tire aujourd’hui un blanc ample et minéral, qui titille plaisamment l’andouillette et le petit chèvre sec. (?. Meneau vit cette renaissance comme une aventure mystique, parle de foi en la terre, d’esprit communautaire, de communion: «On est plus religieux que les religieux», profère-t-il, impénétrable. A bon entendeur… (?) En contrebas de la basilique, derrière un paravent de buis, le cimetière s’agrippe à la pente. Au milieu des Papillon, des Crochet, des Jojot, Clavel et Bataille dorment tranquilles. Tout près de Rosalie Scibor-Rylska, la belle Ysé du Partage de midi, dont Claudel tomba fou amoureux sur le pont d’un navire qui les menait en Chine. » Les autres Express francophones Mais voici un autre cimetière, dans un autre Express. S’ils sont moins nombreux que sur le ballast des chemins de fer, les Express pullulent autour de la terre. L’île Maurice nous livre ainsi ses nouvelles, datées du Trou-d’Eau-Douce: Le cimetière de… bringelles «Le cimetière de Trou-d’Eau-Douce est saturé, mais ses terres de réserve sont occupées. En effet, depuis une dizaine d’années, celles-ci ont été transformées en plantation de bringelles. Le président du village, Ange Rosette, rejette carrément le blâme sur le conseil des districts de Moka-Flacq, qui gère le cimetière. ?Le conseil n’aurait jamais dû permettre à des gens de planter des légumes sur ces terres réservées qui ont une superficie de plus d’un arpent?, dit-il. ?Bientôt, il nous faudra déterrer des plants de bringelle pour enterrer nos morts. Nous avons déjà commencé à fouiller des fosses à la lisière des terres de réserve?, ajoute Vinaye Coolen, un conseiller de district. « Selon lui, la situation s’aggrave au mois d’octobre lorsque le cimetière est couvert de feuilles sèches tombant des badamiers et des filaos. ?Comment deux employés seulement pourraient-ils enlever des milliers de feuilles dans ce vaste cimetière ??, se demande-t-il. » L’île Maurice fut française jusqu’au traité de Paris de 1753. Outre l’anglais utilisé dans l’administration, on parle toujours notre langue dans cette soeur française de La Réunion qui a donné plusieurs grands écrivains comme Loys Masson ou Malcom de Chazal. J.M.G. Le Clézio a parlé longuement de ses origines mauriciennes alors que Baudelaire avait trouvé à Maurice sa Dame créole. Sans-papiers à Paris Maurice s’intéresse aussi à la France ex-mère patrie. Vivre dans une crainte perpétuelle, celle d’être expulsé. C’est à quoi se résume la vie quotidienne des quelque 1.500 Mauriciens en situation irrégulière en France. «Mauriciens avant tout » « Leur passe-temps favori : le foot et le cinéma. Ils arrivent à intégrer une équipe de football de quartier et jouent un ou deux matches par mois. En revanche, les sorties, surtout aux heures tardives, sont très rares. Il faut à tout prix éviter les endroits dits « dangereux » et là où les policiers sont nombreux. « Nous nous retrouvons régulièrement entre Mauriciens autour d’une bonne bière et de gajacks, raconte Kevin, 25 ans. « Ce qui est bien, c’est qu’ici nous sommes des Mauriciens avant tout. Il n’y a pas de distinction de communauté. » Kevin était venu étudier, il y a six ans. Il a craqué trois mois après et abandonné ses études. Vivre dans l’illégalité ne lui plaît pas, mais il ne veut pas retourner à Maurice non plus. « Mo pèse néné mo boire di l’huile. » Il faut dire qu’il existe une grande solidarité entre les Mauriciens, clandestins ou pas ; partage d’aliments, aide financière en cas d’extrême nécessité et surtout soutien moral. À Maurice, les proches et amis ne se sont pas au courant de la vérité. «Mo pou perdi face devant mo fami si arrivé banne autorités renvoye moi Maurice », avoue Manoj. Ce qui explique cette peur de se faire prendre et d’être expulsé. Si certains ne soucient pas de régulariser leur situation, d’autres attendent l’ouverture de l’immigration, comme c’était le cas dans les années 80 et il y a six ans. Pour le moment, pas question d’enclencher les démarches, ils se feraient repérer. Toujours dans l’océan Indien, une grande île, Madagascar où un quotidien s’appelle aussi l’Express. On peut y lire cet appel angoissé : Selon le Cardinal Armand Gaetan Razafindratandra, « La capote ne protège pas contre le sida » Tels sont les messages adressés par Son Eminence le Cardinal Armand Gaëtan Razafindratandra à l’encontre des jeunes, hier, lors de son intervention à la conférence-débat organisée par l’Association des médecins catholiques de Madagascar (Amcm), dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le Sida. Intitulé « Les pasteurs et temples de Dieu face au sida », il a axé son exposé surtout sur l’inefficacité de la capote, faisant l’objet d’un débat intense avec les experts et médecins durant le symposium des conférences épiscopales en Afrique et Madagascar, qui s’est tenu à Dakar au mois de novembre. « Le préservatif arrête-t-il ou propage-t-il le sida? » Selon ses dires, il a été prouvé par les scientifiques que la capote ne protège pas contre le Vih/sida, par contre elle favorise la pratique des relations sexuelles. Entre autres, il a été mentionné que la plupart des utilisateurs ne savent pas utiliser la capote qui va entraîner le risque d’attraper les Ist et le Vih? Cependant, les fabricants de préservatifs et autres agences distributrices ont continué à vendre leurs produits, engendrant des effets néfastes sur la santé de reproduction des adolescents. Ramalala Il y a encore d’autres Express dans le monde, en particulier en Belgique mais Le Vif-L’Express est a tout d’une émanation de l’Express français. Au Québec, dans la toute petite ville de St-Lin-Laurentides, L’Express est né d’un besoin d’informer la population sur ce qui se passait dans leur localité. Auparavant, les municipalités de Saint-Lin-Laurentides, Saint-Calixte et Sainte-Julienne ne faisaient pas les manchettes des autres journaux, car elles sont situées aux extrémités de leur couverture journalistique. Les citoyens se retrouvaient avec des actualités qui ne les concernaient pas. «C’est de là qu’on a identifié qu’en ayant un journal à nous, il y aurait des nouvelles d’ici» , se rappelle M. Larivière. À Paris, L’Express se veut un journal universel. À St-Lin, il se veut un journal strictement local. Toujours l’alpha et l’oméga. Nous terminerons avec l’Express de Toronto. Je pensais qu’il n’y avait de français au Canada que le salon de thé Patachou que gère l’adorable Nadine mais il y a aussi un périodique francophone très ouvert à l’ensemble des problèmes canadiens (et même américains car il ne ménage pas ses critiques à l’égard de George W. Bush !) Je citerai seulement ces quelques mots extraits d’un courrier des lecteurs : ?Un Canada vraiment bilingue peut offrir plus d’opportunités et recevoir en contrepartie les apports enrichissants de professionnels francophones. ?Je suis fière de ma formation européenne et heureuse d’apporter une petite contribution à la défense de cette merveilleuse langue, au milieu d’étudiants anglophones, qui l’adorent. Vive le Français libéré!?

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