Quel avenir pour Citrix ? La question est latente. Mais elle se pose d’autant plus que le groupe vient d’officialiser une restructuration. Il avait annoncé la couleur début novembre lors de la présentation de ses résultats trimestriels. Avec, à la baguette, Bob Calderoni, CEO… par intérim, en remplacement de David Henshall, débarqué quelques semaines plus tôt.
La restructuration en question devrait s’échelonner sur 18 mois. Coût estimé : 130 à 240 M$. Dont une bonne moitié (85 à 125 millions) associée à la réduction des effectifs. Démarche déjà amorcée, avec le licenciement d’une cinquantaine d’employés à Raleigh (Californie).
Dans ce contexte, difficile de ne pas évoquer une vente potentielle de Citrix. Le fonds « activiste » Elliot Management, détenteur de plus de 10 % du capital, a d’ailleurs récemment pris l’initiative pour tenter d’aller vers cette issue. On mentionnera deux autres fonds : Evergreen Coast Capital et Francisco Partners. Pour une autre raison : c’est à eux que Citrix a vendu, l’an dernier, ses gammes GoTo, pour 4,3 milliards de dollars.
Toile de fond à la cession de ces actifs : un changement de modèle économique. Avec une double transition : en premier lieu vers le modèle de l’abonnement, et à terme vers le cloud.
Citrix le reconnaît : on est encore loin de l’objectif final. Un élément en témoigne particulièrement : moins de 15 % de la base installée est passée en mode cloud.
Autre modèle économique, autre comptabilisation des revenus. Aussi le groupe américain appelle-t-il à jauger sa santé financière à l’aune de son ARR (revenu annuel récurrent)… le temps que les autres indicateurs s’alignent.
Si on s’en tient à ces « autres indicateurs », la progression est limitée. En particulier sur le chiffre d’affaires : 778 M$ sur le trimestre, contre 767 M$ un an plus tôt. La fin de l’offre de licence perpétuelle pour Workspace a pesé dans la balance (segment « Product & License »).
La transition vers le modèle cloud entraîne par ailleurs « mécaniquement » une baisse des revenus sur la maintenance. Avec le temps, elle risque aussi, souligne Citrix, d’occasionner une certaine pression sur l’offre App Delivery and Security, les nouvelles architectures exigeant moins d’appliances physiques spécialisées.
En l’état, sur le volet SaaS, la progression est effectivement plus nette pour l’ARR que pour le chiffre d’affaires. Tout du moins en valeur absolue. Le premier dépasse le milliard de dollars… à condition d’inclure Wrike. Citrix a déboursé plus de 2 Md$ pour absorber cet éditeur d’une plate-forme cloud de gestion du travail (opération annoncée en janvier 2021).
En incluant Wrike, l’ARR global avoisine les 3,1 Md$ (+20 %). Dont 57 % issu d’abonnements (+77 %) et 36 % du SaaS (+75 %).
Illustration principale © Lakee MNP – Adobe Stock
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