Clichy : les violences passent de la rue au Net

Alors que les voitures brûlent en banlieue parisienne et que les débats télévisuels se multiplient pour savoir si oui ou non le discours guerrier de Nicolas Sarkozy est la bonne solution pour apaiser « les banlieusards » sous la menace de « la racaille », la mairie de Clichy se fait pirater…

Entre les explosions de cocktails molotovs qui répondent aux injonctions de la police, qui à son tour essaye, à grand renfort

« d’inoffensifs Flash Ball », de rétablir le dialogue avec les méchants « djeun’s », c’est au tour de la Toile, après la rue, d’être le témoin privilégié de la montée en puissance de la violence dans nos quartiers. En effet, selon le site d’information Zataz.com, « le site Internet de la ville de Clichy-sous-Bois a été piraté mercredi 2 novembre vers 20 heures. Conséquence de ce piratage, un article mensonger annonçant la démission du Maire de la ville a été publié sur le site et diffusé aux abonnés à la lettre d’information. » Une annonce que la Mairie dément formellement ce matin dans un communiqué. D’après une information recueillie par la rédaction de Zataz.com, « les attaques se multiplieraient à l’encontre des serveurs Internet des communes visées par les troubles urbains de ces derniers jours. » Averti par un appel anonyme, le journal précise qu’il est « difficile de connaître la source de l’attaque », car le petit « malin » a l’origine du piratage a usé de l’anonymat, même s’il a revendiqué qu’il s’agissait « d’un moyen de manifester autrement que dans la rue ». La prudence est donc de mise, car il peut s’agir de désinformation, voire d’activisme. Contactée, la rédaction du webzine précise « qu’il n’est pas bien compliqué de pirater ces sites, pour peu que l’on dispose de connaissances en la matière. » Entre les mails non-sollicités vantant les mérites de Monsieur Sarkozy, et la bisbille qui oppose le ministre d’Etat au Premier ministre, la « cyber-réponse » des « insurgés » était à prévoir. Et elle n’a pas tardé. Dorénavant, la rébellion s’étend du 93, à la toile, en passant par Matignon.