Cloud computing : les professionnels s'interrogent sur l'avenir de la technologie

Un collège de spécialistes réunis à Londres évoque la mise en nuage des ressources informatiques. Une architecture d’avenir. Mais il faudra compter avec les lacunes de la législation.

Londres– A l’appel de l’éditeur de sécurité Symantec, les professionnels de la sécurité, et plus globalement de l’IT, se sont donné rendez-vous dans la capitale britannique pour confronter leurs points de vue. Au menu, le Cloud computing et la nécessité d’une « gouvernance mondiale » pour encadrer les pratiques sur Internet.

Principal intervenant à la table ronde, Dr Steve Purser, directeur du département technologique de l’Enisa (Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information) a donné son point de vue sur la question : « Le Cloud ne constitue pas en soi une nouvelle technologie. Il s’agit d’une opportunité qui va dans le sens d’une mise en activité au sein d’une infrastructure. L’Enisa tente de regarder du côté de la sécurité quelle échelle d’activité peut englober le Cloud« .

Ce responsable tente d’expliquer le rôle de son organisation, l’Enisa au sein du monde informatique. Décriée, cette organisation basée à Malte tente néanmoins d’opérer une forme de gouvernance au sein de l’univers informatique européen.

Une gouvernance donc, bien difficile à mettre en place puisque le principe du Cloud computing est d’héberger des ressources souvent en dehors du territoire. Les principales pierres d’achoppement se trouvent être d’ordre réglementaire ou de mise en conformité entre Etats… Une position que soutient notamment John Carr, conseiller du gouvernement britannique en matière de protection de l’enfance sur Internet :

« Le Cloud demeure compliqué à gérer pour les législateurs. Les règles concernant les données doivent être plus précises et s’attacher àconnaître de manière subjective et individuelle à qui elles appartiennent. Par exemple, il existe des centaines de millions d’enfants qui surfent à partir du poste de leurs parents et ils ne sont pas identifiés comme tels. Comment alors protéger leurs données ?« .

Une régulation globale semble donc nécessaire même si elle apparaît difficile à mettre en place. En ce sens, Kimon Zorbas, conseiller en Télécommunications, mandaté par l’Union européenne auprès de cette assemblée, explique : « Il n’y a pas réellement de besoin de nouvelles régulations mais il faut tout de même progresser. Nous avons besoin de personnes qui connaissent les dangers du ‘Cloud’, évitons les lois trop lourdes ou, disons… brumeuses!« . Un avis que partage Steve Purser, délégué de l’Enisa qui, malgré son devoir de réserve, lance : « N’attendez rien des réglementations…« 

Toujours est-il que les questionnements autour du ‘Cloud Computing’ s’auto-aliment. Principalement pratiquée par des géants de l’e-business comme Google ou Microsoft, cette solution commence à troubler certains. C’est le cas d’ Amazon qui a récemment vu son nuage affecté par la foudre! De nombreux clients ont ainsi perdu l’accès à leurs serveurs, pendant plusieurs heures. La cause : « Un orage a endommagé une alimentation électrique. Bien que la plupart des serveurs n’aient pas été touchés, un certain nombre de baies ont subi une panne de courant« , a expliqué la société.

Bref, certains problèmes subsistent. Le ‘cloud computing’ devra franchir la barrière de certaines défiances, mais la voie paraît bien tracée. Un chemin à se frayer en prenant garde de ne pas avoir la tête trop dans les… nuages!

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