Cloud et Covid-19 : duo gagnant pour les GAFAM

Cloud Covid hyperscalers

Le cloud, valeur sûre pour traverser la crise sanitaire ? Les derniers résultats financiers des GAFAM le suggèrent.

Parmi les membres de ce « club des cinq », quatre ont publié leurs trimestriels ce 30 juillet : Google, Amazon, Facebook et AppleMicrosoft les avait communiqués le 22 juillet.

Pour chacun d’entre eux, les données couvrent la période du 1er avril au 30 juin 2020. À l’exception d’Apple, dont les chiffres rendent compte de l’activité du 29 mars au 27 juin.

Microsoft : Azure coûte, mais rapporte

Chez les hyperscalers, Microsoft a un périmètre cloud plus large qu’Amazon et Google. Son segment « Intelligent Cloud » – qui contient l’offre Azure – peut néanmoins constituer un élément de comparaison. Sur le trimestre, il a dégagé un C. A. en hausse annuelle de 17 %, à 13,371 milliards de dollars. Et a confirmé son statut de principal pourvoyeur de revenus pour la firme, devant les segments « More Personal Computing » (12,91 milliards ; +14 %) et « Productivity and Business Processes » (11,752 milliards ; +6 %).

Le segment « Intelligent Cloud » est aussi celui qui affiche le meilleur résultat opérationnel. Le compteur en est à 5,344 milliards de dollars (+19 % sur un an), contre 4,091 milliards pour « More Personal Computing » (+15 %) et 3,972 milliards pour « Productivity and Business Processes » (-9 %).

Sur l’exercice fiscal achevé au 30 juin 2020, le cloud dit « commercial » (c’est-à-dire vendu aux entreprises) a dépassé les 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Sur le 2e trimestre, il a atteint 14,3 milliards (+30 % sur un an).

Et la crise sanitaire dans tout ça ? Les investissements consentis pour augmenter la capacité ont entraîné une augmentation du CapEx et ont pesé sur la marge brute, qui ressort à 68 % (-2 points).

Microsoft affiche, au global, un résultat net à 11,202 milliards de dollars (+5 %), sur un chiffre d’affaires de 38,033 milliards (+13 %). Au 30 juin 2020, le groupe disposait de 13,576 milliards de dollars de liquidités, contre 11,356 milliards un an plus tôt. Son cloud lui assure plus de 100 milliards de dollars de revenus non encore comptabilisés.

AWS passe les 10 milliards…

Chez Amazon, ce n’est pas tant l’activité cloud qui affecte la marge brute (-200 points de base, à 40,8 %) que la nette croissance des ventes de produits alimentaires.

La branche AWS dépasse pour la première fois les 10 milliards de dollars de revenus sur un trimestre (+29 %) et les 40 milliards sur 12 mois glissants. Son C. A. progresse toutefois moins vite que celui de l’activité e-commerce, aussi bien en Amérique du Nord (+43 %, à 55,436 milliards de dollars) que dans le reste du monde (+38 %, à 22,668 milliards).
Sur le front du résultat opérationnel, c’est autre chose. AWS rapporte 3,357 milliards de dollars (+58 %), contre 2,141 milliards pour le e-commerce en Amérique du Nord (+37 %) et 345 millions dans le reste du monde.

Amazon annonce avoir réalisé 4 milliards de dollars de dépenses liées au Covid. Mais plutôt que les coûts d’exploitation de ses datacenters, il évoque les primes accordées à ses employés « sur le terrain ». Ainsi que la modification de « plus de 150 processus » dans ses entrepôts pour respecter la distanciation physique et autres gestes barrières.

Amazon affiche, au global, un résultat net à 5,243 milliards de dollars (quasi doublé d’une année à l’autre) sur un C. A. de 88,912 milliards (+40 %). Sa trésorerie au 30 juin 2020 en est à 37,842 milliards de dollars, contre 36,41 milliards au 31 décembre 2019.

et Google les 3 milliards

Chez Google, le cloud a passé le cap des 3 milliards de dollars de revenus trimestriels. La hausse annuelle (+43 %) contraste avec le recul du C. A. publicitaire : -9 %, à 29,867 milliards de dollars, malgré une stabilisation constatée sur la fin de la période dans le search.

La quantité de liquidités disponibles a diminué : 17,742 milliards de dollars au 30 juin 2020, contre 18,498 milliards au 31 décembre 2019. Google anticipe cependant une légère baisse de CapEx en 2020, notamment de par le ralentissement du rythme de construction de datacenters… mais aussi de bureaux.

Au global, la firme de Mountain View annonce 38,297 milliards de dollars de chiffre d’affaires (-2 %), pour un résultat net en recul de 30 % (6,959 milliards de dollars).

Du côté de Facebook, on n’a pas d’activité cloud, mais on évoque aussi le ralentissement des investissements en datacenters. Le CapEx s’en ressent, en recul de 11 % sur un an (3,36 milliards de dollars).
Le C. A. global ressort à 18,867 milliards de dollars (+11 %), pour un résultat net quasi doublé, à 5,178 milliards. La trésorerie en est désormais à 21,045 milliards de dollars, contre 19,079 milliards au 31 décembre 2019.

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