L’Estonie est un pays à part quand on parle du numérique. Le pays balte est très avancé sur le plan technologique, mais également sur des concepts comme l’e-citoyenneté (il est possible de devenir un e-citoyen de l’Estonie) ou la e-démocratie. Mais en 2007, la république balte a subi une violente cyberattaque qui l’a privée de plusieurs services en ligne pendant quelques semaines. Les soupçons se sont vite tournés vers le voisin de l’Estonie, la Russie. Mais Moscou a bien évidement nié être derrière cette campagne d’attaques.
Depuis l’Estonie travaille sur un projet de sauvegarde de ses données nationales dans un ou des datacenters localisés en dehors de son territoire. Ce PRA (plan de reprise d’activité) national vise l’ensemble des données nationales (e-Taxes, e-vote, carte d’identité, identifiant mobile et e-signature, registre du commerce, état civil, etc). En étant à la pointe des services en ligne, impôt, vote, services bancaires, immobiliers, l’Estonie est vulnérable à des cyberattaques comme celle de 2007. D’où l’idée de réaliser des copies des données nationales vers des datacenters à l’étranger.
Selon le Financial Times, les autorités estoniennes auraient pris langue avec les autorités britanniques pour trouver des datacenters sécurisés. L’idée est de créer une « ambassade des données » avec un espace et du matériel dédié au sein des datacenters pour stocker et sauvegarder les données nationales. L’objectif est d’appliquer les mêmes règles que dans une ambassade, extraterritorialité, personnel dédié, etc. Mais le choix du Royaume-Uni pourrait être remis en cause en raison du Brexit et du respect du règlement européen sur la protection des données.
L’Estonie a donc mené des discussions avec le Luxembourg pour créer aussi une « ambassade des données ». Ces ambassades ont vocation à se développer sur plusieurs plaques régionales comme le montre le schéma ci-dessous. Le gouvernement estonien apparente cette stratégie à l’hydre qui quand on lui coupait une tête se régénérait doublement.
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