Cloud : le Pentagone retarde l’octroi du contrat JEDI, pour calmer Oracle ?

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Amazon Web Services (AWS), donné favori pour emporter le contrat JEDI Cloud du Pentagone estimé à 10 Md$ sur 10 ans, fait face à la bronca de rivaux. Oracle en tête.

Le Département de la défense des États-Unis (DOD) a retardé le 31 août de trois semaines la date limite de soumission des offres pour JEDI (Joint Enterprise Defense Infrastructure) Cloud. Un contrat pluriannuel (jusqu’à 10 ans) estimé à 10 milliards de dollars.

La précédente échéance avait été fixée au 17 septembre, mais elle a été repoussée au 9 octobre 2018. Officiellement, pour laisser plus de temps aux candidats. Ils doivent répondre aux exigences techniques mises à jour par le Pentagone le mois dernier.

Le fournisseur Amazon Web Services (AWS) est favori selon la presse US. La firme domine le cloud public d’infrastructure, le marché IaaS (Infrastructure as a Service). Par ailleurs, la filiale montante d’Amazon, a déjà obtenu en 2013 un contrat cloud sur 10 ans avec la CIA.

Qui veut gagner 10 milliards ?

Mais d’autres poids lourds américains du cloud d’infrastructure, dont Oracle, Microsoft Azure et IBM (tous candidats), dénoncent un mode d’attribution jugé inéquitable.

Oracle a même déposé un recours début août à l’encontre de la décision fédérale d’attribuer le marché à un unique fournisseur. Un choix qui risque, selon la firme, d’enfermer le Pentagone dans du « Legacy Cloud » (cloud hérité).

Une démarche peu propice à l’innovation et à la dynamique concurrentielle, selon Oracle.

Le Pentagone a rejété ces critiques. Arguant, d’une part, qu’un appel d’offres (ou RFP – Request for Proposal) pour un contrat ouvert à différentes approches de fournisseurs d’envergure freinerait le processus de migration vers le nuage informatique. Un processus que le DOD veut engager à l’échelle du ministère. Et, d’autre part, qu’une offre commune peut être présentée par un groupement d’entreprises.

En outre, il s’agit d’une « première étape critique », a expliqué à CRN une porte-parole du Département américain de la défénse. « Le DOD continuera à opérer dans un environnement multi-cloud pour diverses missions », a-t-elle affirmé.

(crédit photo : David B. Gleason, CC BY-SA 2.0)