Cloud public ou privé : Microsoft s'en mêle aussi !

A sa convention ‘MMS’ – Microsoft Management Summit dans la capitale du jeu – l’éditeur de Windows abat ses cartes… sur le ‘cloud’.

Las Vegas. – 10 ans, déjà ! Oui, le MMS fête sa première décennie. Que de chemin parcouru ! ‘System Center‘ est né et s’est fortement enrichi, la virtualisation est devenue une arme stratégique, et désormais, Microsoft voit l’avenir en bleu Azure. Qui aurait prévu cela en 1999, alors que certains analystes prédisaient le pire pour un Microsoft qui avait pris le virage Internet un peu tard ?… No comment.

Bien que la session d’ouverture de ce MMS 2009 fût intitulée “The dynamic datacenter”, Bob Kelly, directeur marketing Infrastructure Server chez Microsoft, a essentiellement parlé du ‘cloud« . Et pour cause…

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«Les entreprises attendent une informatique fiable, prédictible et automatisée, et le ‘cloud‘ apporte la meilleure réponse. Depuis des années nous avançons dans cette direction avec notre stratégie Dynamic IT. La fiabilité impose ainsi une haute disponibilité, élément le plus critique pour l’IT as a Service. De plus, tout ce qui doit ou peut arriver doit être prévu et planifié. Enfin, l’automatisation apporte la réduction de coût la plus importante avec moins de personnes nécessaires pour maintenir un serveur. Une approche Model Oriented reposant sur une base de connaissance permet même de déterminer des corrections automatisées face à de nombreux événements ou incidents», explique Bob Kelly.

Mais aussitôt il ajoute que l’évolution de l’informatique montre que bien des technologies actuelles sont issues du passé et du ‘mainframe’, comme la virtualisation, le ‘time-share’, la tolérance aux pannes…

Encore une histoire d’équilibre public /privé

Microsoft confirme clairement sa foi et ses investissements sur le ‘cloud‘ et en profite pour rappeler l’existence de ses trois datacenters concentrés sur ces technologies : Washington, Dublin et Singapour. Distinguo intéressant pour les puristes du ‘cloud‘, Microsoft définit ce qu’il entend par ‘cloud privé‘ et ‘cloud public’.

Dans le ‘cloud privé‘, les entreprises transforment leur datacenter en un ‘cloud’ grâce à des technologies comme la virtualisation et l’automatisation. Alors, l’infrastructure peut fournir des ressources à la demande selon les besoins, et même recourir à des ‘clouds publicsexternes pour augmenter les moyens disponibles si nécessaire, puis les réduire dès qu’ils deviennent inutiles (le fameux scale-in/scale-out, ou l’évolutivité à la demande). Résultat : une meilleure utilisation des ressources mieux contrôlées, différents niveaux de performances ou de qualité de services mesurables, et une forte réduction des coûts.

Microsoft considère le ‘cloud public‘ comme une extension du modèle d’hébergement Web, dans laquelle les entreprises peuvent externaliser des applications de commodité et des services à un “hosteur”. Ce que proposera très bientôt la plate-forme de services Azure.

Microsoft joue la partition Cloud en mode S+S

« Avec les solutions Microsoft, les utilisateurs peuvent déployer des clouds privés et publics reposant sur des outils courants et très utilisés : Windows Server et System center. Et nous pensons que les entreprises investiront autant dans les clouds publics que privés pour déployer leurs applications. Nous leur proposons donc les deux approches avec les mêmes technologies. Rares seront les entreprises à disposer d’une informatique s’appuyant totalement sur des fournisseurs de clouds publics, ou celle se contentant exclusivement de leur infrastructure interne », souligne Bob Kelly.

Et de placer côté ‘cloud privé‘ des mots comme ERP ou SCM, et côté ‘cloud public’ le seul “e-mail”, et au croisement des deux le CRM.

Et comment faire autrement, lorsque l’on avance avec une stratégie Software+Services ? Pourtant, il y a quinze ans, personne n’aurait misé sur le fait que les entreprises externaliseraient leurs e-mails (reconnaissons que peu en disposaient alors…). Et qui, sans la réussite de l’éditeur Salesforce, aurait parié que les entreprises confieraient leurs bases Client et Produits à l’infrastructure d’un tiers ?

Le multi-tenant : une unique plate-forme proposant à tous la même version logicielle à tout moment et partout. Voilà un aspect sur lequel Microsoft reste bien discret, et affirme qu’une application générique ne peut pas répondre à tous, en citant l’exemple du respect des obligations réglementaires (compliance). Une superbe occasion de faire justement intervenir un spécialiste sur l’application de base, comme le fait par exemple… Salesforce. Il semblait pourtant que l’écosystème de partenaires était le modèle de Microsoft. Les anciens schémas n’auraient-ils pas la vie dure, et une rentabilité plus attractive ?

On peut toutefois parier sur les capacités d’adaptation et de réactivité de Microsoft, comme le prouvent son virage Internet ou, plus récemment, son incursion dans la virtualisation. D’ailleurs, les dirigeants de VMware ont dû entendre siffler leurs oreilles plusieurs fois. En effet, les intervenants n’ont pas épargné le leader du domaine, portant un ancien compagnon de route…

( A suivre ).