Cloud : quel rôle pour l’offre de SoftLayer chez IBM France ?

IBM France va ouvrir dans quelques jours un datacenter SoftLayer dans la banlieue parisienne. Le cheval de bataille dans le Cloud hybride de la filiale française, qui dispose d’un second centre à Montpellier.

Alain Bénichou, président d’IBM France, reste humble sur le Cloud, « aujourd’hui, nous sommes en mode start-up et le chiffre d’affaires sur ce marché représente 4,4 milliards de dollars dans un chiffre d’affaires global de près de 100 milliards de dollars annuels ». Le responsable plante le décor pour annoncer l’ouverture prochaine du datacenter SoftLayer en France et plus particulièrement en banlieue de Paris.

Alain Bénichou se refuse pour l’instant à donner la localisation exacte, mais le centre de calcul sera situé à Clichy dans les locaux de GlobalSwitch. La date officielle de l’ouverture est aussi tenue secrète, mais elle devrait intervenir dans les prochains jours, souligne-t-on chez IBM. Seules quelques informations ont été distillées pendant une conférence de presse : la capacité de ce datacenter à accueillir jusqu’à 4 000 serveurs physiques, la possibilité d’ouvrir un second Pod (point of delivery). Aujourd’hui, le premier Pod comprend 1 400 serveurs, précise Juliette Macret, la responsable du Cloud chez IBM France.

Il s’agit du deuxième datacenter dédié au Cloud pour IBM France, rappelle Alain Bénichou. Le premier a demandé un investissement de 300 millions d’euros en 2009 et se situe à Montpellier. Ce centre propose des services Cloud managés sur des systèmes « off the record » (comprendre de back-office), notamment des environnements SAP, y compris Hana à travers le récent accord entre IBM et SAP, ou Oracle. L’arrivée de SoftLayer ne changera pas les orientations du centre de Montpellier, assure Juliette Macret. Les clients de Big Blue pourront choisir l’une ou l’autre localisation en fonction de leurs besoins. Néanmoins, les offres de SoftLayer et de Montpellier seront amenées à fusionner, rajoute Alain Bénichou.

Une offre Cloud complète

L’arrivée de SoftLayer en France est une opportunité de croissance, car il va permettre d’adresser des besoins dans les différents éléments du Cloud, selon le dirigeant français. IBM France va s’appuyer sur SoftLayer, du IaaS avec notamment une solution de serveur Bare Metal. « Il s’agit de serveurs dédiés que le client peut personnaliser sur le type de processeur, le stockage (SSD, disque dur), le contrôle Raid, etc. dans un environnement single tenant, isolé et sécurisé. Il n’y a pas de nécessité de déployer un hyperviseur, il bénéficiera donc de plus de performances, notamment pour des usages de gaming, de Big Data ou d’analytique », explique Steven Canale, un des fondateurs de SoftLayer et aujourd’hui vice-président des ventes mondiales. Les autres options sont traditionnelles allant de l’achat de machine virtuelle dans un environnement multitenant ou monotenant, pour des scénarios de tests et développement par exemple, à la création de Cloud privé hébergé pour des clients.

IBM France prévoit également de s’adosser à SoftLayer pour proposer une offre de PaaS à travers la solution BlueMix. Elle s’adresse aux développeurs avec des moteurs analytiques, des modules prépackagés avec des possibilités de personnalisation. « Cette plateforme va se focaliser sur le design des applications, car aujourd’hui dans un projet de développement, c’est 80% de design et 20% de code ». Enfin troisième étage de l’offre Cloud IBM/SoftLayer, le SaaS avec une marketplace où déjà plus de 110 logiciels IBM sont disponibles à la demande.

L’ouverture du datacenter SoftLayer en France s’inscrit dans un vaste plan de déploiement de 15 centres de calcul dans le monde pour un investissement de 1,3 milliards de dollars. En France, le premier client mis en avant est Boursorama qui a signé un contrat sur 5 ans pour l’hébergement de son site web sur les infrastructures SoftLayer. Alain Bénichou est ambitieux sur le marché du Cloud, « nous nous donnons 5 ans pour avoir la même part de marché que dans l’infogérance. Il faut savoir que 50% des dépenses IT en 2015 concerneront le Big Data, l’analytique ou le Cloud. En tout état de cause, il faudra être ‘Cloud enabled’ dans les années à venir. Nous ne sommes plus dans des discussions sur des projets avec les clients, mais bien sur des déploiements ».

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