CNRS (suite) : le gouvernement fait le ménage

Le ministre de la Recherche a limogé le directeur du CNRS, Bernard Larrouturou, après la démission du président Bernard Meunier semaine dernière. Le premier établissement scientifique public est en crise et certains politiques ne ratent pas une occasion de jeter de l’huile sur le feu !

François Goulard, le ministre de la Recherche, n’a pas pris le temps d’enfiler des gants. Lors d’une entrevue discrète lundi soir, il a annoncé son limogeage à Bernard Larrouturou, le directeur général du CNRS -qui faisait de la résistance, et que l’on dit être à l’origine du départ surprise, semaine dernière, de Bernard Meunier, le président.

Motif ‘officiel’ de l’éviction : Catherine Bréchignac, sollicitée pour prendre la place de Bernard Meunier, président démissionnaire du CNRS, ne souhaite pas travailler avec Bernard Larrouturou ! Libération évoque plutôt l’action du conseiller scientifique de Jacques Chirac, Alain Devaquet. Le motif du coup de balai apporté par le gouvernement à la tête du CNRS laisse rêveur? On aurait pu entendre des motifs budgétaires, d’opposition à la réforme engagée ou même d’attitude managériale. Mais non, le fond du dossier reste une affaire de personnes, semble-t-il ! On mesure ainsi les difficultés que le gouvernement rencontre depuis des mois pour construire et mettre en place une politique à long terme en faveur de la recherche en France, loin du clientélisme, du mandarinat, du corporatisme, sinon de la gabegie. La position de Bernard Larrouturou n’était plus tenable (lire nos articles) ! On pourra mettre à son crédit d’avoir engagé ou tenter d’engager le dinosaure sur la voie de la réforme. La nomination attendue de la physicienne Catherine Bréchignac, ancienne directrice générale du CNRS de 1997 à 2000, devrait calmer les esprits. Nommée à l’origine par le ministre socialiste Claude Allègre -auquel elle s’est néanmoins opposé- elle vient du sérail, semble recueillir l’approbation de l’actuelle majorité.