Coca-Cola se met au parfum de l’Internet des objets

Les objets connectés sont au centre de la stratégie de Coca-Cola. Pour améliorer la chaine d’approvisionnement. Mais pas que.

L’Internet des objets (IoT) au service du goût ? C’est la nouvelle marotte de Coca-Cola. Et c’est du sérieux. A l’occasion de la conférence Data Centre Dynamics Converged Europe qui s’est déroulé à Londres les 18 et 19 novembre, la CTO à l’internationale Jane Gilmour est venue présenter la vision du producteur du plus célèbre des sodas en matière d’objets connectés.

Avant tout, ces derniers travaillent à améliorer la chaîne d’approvisionnement de l’entreprise américaine. Et cela depuis 1982, date à laquelle « les étudiants de Carnegie Mellon ont mis leur distributeur en ligne pour voir si le coca était à la bonne température et surveiller son réapprovisionnement, a rappelé la responsable à nos confrère de . Voilà à peu près le défi aujourd’hui. Nous voulons nous assurer que tout le monde qui boit un Coca-Cola a une bonne expérience ».

Mesure des goûts et de la qualité

Ce qui n’est pas un mince défi pour une société qui gère plus de 200 embouteilleurs et partenaires et distribue ses produits partout dans le monde (sauf en Corée du Nord et, toujours malgré la levé de l’embargo américain, à Cuba). Coca-Cola veut aller plus loin que la simple surveillance des distributeurs pour en améliorer l’approvisionnement. Par exemple, constater quel distributeur de boisson est le plus utilisé, quelle variété de la boisson est la plus vendue (entre le classique, le light, le zéro, le life, ou encore le cherry ou vanille, sans même parler des autres marques de soda du groupe) et même aller jusqu’à faciliter la transaction par des technologies de paiement sans contact et de reconnaissance faciale (pour proposer par défaut le parfum préféré ?). Les capteurs pourraient aussi être mis au service de la vérification de la qualité, par exemple au sein des fontaines chez McDo. Le tout en temps réel.

Les distributeurs pourraient même dépasser leur rôle premier. Dans certaines zones, certaines machines sont ainsi directement connectées au satellite. Pourquoi ne pas en faire des points de connexion Wifi aux populations dépourvues de réseau Internet ? s’interroge Jane Gilmour. Et fidéliser d’autant plus le consommateur autour du précieux fournisseur autonome. Des machines à la durée de vie de 15 ans dont seule un tiers est aujourd’hui connecté.

Des possibilités sans fin

Mais revenons-en au goût. Une nouvelle génération de distributeur permet au consommateur de composer son propre parfum : deux tiers de coca classique, un tiers de coca vanille, par exemple. Au delà de satisfaire le plus justement possible les besoins du client sans passer par son embouteillage en usine ce service permet à Coca-Cola de constater à une échelle massive les mélanges ainsi créés pour, potentiellement, en faire de nouveaux parfums et produits. Où comment faire de l’Internet des objets un vecteur de goût.

L’exploitation des objets connectés est donc stratégique pour le développement de l’entreprise américaine à l’heure où la consommation de boissons sucrées est en baisse en Occident (-25% aux Etats-Unis ces 20 dernières années). Ils « offre des possibilités sans fin », affirme Jane Guilmour. Des possibilités qui vont inévitablement peser sur l’infrastructure de l’entreprise américaine. Si cette dernière organise déjà son activité autour du cloud, la responsable technique en chef annonce que 80% de l’informatique de l’entreprise basculera en ligne dans les prochaines années. Toutes les ressources de Coca n’ont donc pas vocation à se « cloudifier ». A commencer par sa recette secrète de la célèbre boisson, protégée dans un coffre d’Atlanta, plaisante la CTO.


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