Collectes massives de données : l’industrie savait, assure la NSA

Selon le directeur juridique de la NSA, les Google, Microsoft, Apple et autre Yahoo n’ignoraient rien des programmes de collecte de données de l’agence, comme Prism. Une version qui contredit les déclarations de la plupart de ces sociétés

Alors que les grands noms de l’IT rencontrent de nouveau Barack Obama ce jour pour évoquer les pratiques de la NSA, suite à de nouvelles révélations issues des documents d’Edward Snowden, l’agence de renseignement américain jette un pavé dans la mare. Selon la direction juridique de la National Security Agency, les industriels de l’IT étaient au courant des collectes massives de données opérées par l’agence, avant la sortie des documents Snowden. S’exprimant hier devant l’organisme chargé de la protection des données personnelles, le directeur juridique de la NSA, Rajesh De, a expliqué que les collectes de données s’effectuaient « en toute connaissance de cause et avec l’assistance de chaque entreprise où les informations sont extraites ».

Rappelons qu’après les révélations sur le programme Prism, pratiquement toutes les sociétés citées dans les documents Snowden – Apple, Google, Microsoft, Facebook, Yahoo ou AOL – avaient affirmé ignorer ces pratiques. Certaines, comme Apple, avaient affirmé ignorer le terme Prism.

Les milliards perdus de Prism

Depuis, ces entreprises ont entrepris de vastes campagnes de communication pour rassurer leurs clients, demandant à l’administration Obama de pouvoir publier le nombre de requêtes officielles qu’ils reçoivent (une exigence aujourd’hui satisfaite). Plus globalement, ces sociétés militent pour une réforme des pratiques des services de renseignement américain. Des pressions qui s’expliquent par l’impact des révélations d’Edward Snowden sur l’activité de ces sociétés à l’international.

En novembre dernier, le think tank américain ITIF (The Information Technology and Innovation Foundation) estimait que les opérations d’espionnage de la NSA pourraient causer, pour les grandes sociétés IT américaines, une perte de chiffre d’affaires atteignant les 35 milliards de dollars d’ici 2016. Cette semaine, dans une lettre à ses clients, IBM a assuré ne pas travailler avec la NSA sur des programmes de collecte massive de données ou de métadonnées. Et Big Blue a promis de « prendre des mesures », y compris via une contestation devant les tribunaux, contre tout silence qui lui serait imposé autour d’une demande d’obtention de données d’un client, que ce dernier soit américain ou non.


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