Computer Associates aussi… compose avec ses actionnaires protestataires

L’éditeur de logiciels a accepté de négocier. Un lot de 5,7 millions d’actions sera distribué. Coût estimatif: 144 millions de dollars

Computer Associates a, lui aussi, choisi la voie de l’arrangement à l’amiable. Il a déjà provisionné dans ses comptes une charge exceptionnelle afin de résoudre le litige qui l’oppose depuis plusieurs mois à des actionnaires mécontents. Parmi eux figurent notamment des anciens salariés de la société, en retraite, qui s’estiment floués, suite à des déclarations comptables qu’ils estiment non sincères.

Cet accord s’inscrit dans un contexte lourd pour CA qui, à plusieurs reprises, a dû répondre à des accusations de pratiques discutables, sur l’attribution de bonus pour ses dirigeants mais aussi sur l’enregistrement comptable des licences logicielles pluri-annuelles. En octobre 2000, l’éditeur a en effet changé les modalités: jusque là un premier montant élevé entrait dans les comptes en première année de contrat, puis sur les années suivantes, ne s’ajoutaient que des charges de maintenance ou de mise à jour. Le système fut constesté lorsque l’éditeur fut accusé de générer artificiellement des revenus en anticipant le renouvellement des contrats avant leur échéance, et donc en inscrivant dans ses comptes, par anticipation, les montants élevés de la première année -ce qui donnait l’impression d’une augmentation globale des revenus. La direction conteste cette version des faits Il fut alors institué le ‘New business model’, qui revient à lisser les revenus des contrats année par année, de façon égale. Ce nouveau système a eu pour effet, la crise économique aidant, de contribuer à réduire les revenus de moitié: 3 milliards au lieu de 6… L’éditeur conteste cette version des faits et souligne que l’arrangement trouvé avec ses actionnaires mécontents ne signifie pas qu’il reconnaît des manipulations comptables. Par ailleurs, suite à une autre procédure judiciaire, les actionnaires ont obtenu le maintien pour 3 ans des changements de « gouvernance » intervenus: ainsi, le nombre de directeurs « internes » est limité à trois. Et le Wall Street Journal rappelle que les petits porteurs n’ont pas oublié que le conseil d’administration, en 1995, avait accordé pour 1998, des actions réservées pour un montant d’un milliard de dollars en faveur de l’actuel dirigeant Sanjay Kumar, du fondateur Charles Wang et de Russell Artzt, ‘executive vice-president’. Suite à une vague de protestations, ils avaient été contraints d’en restituer une grande partie.