Concours des hackers : bide ou chaos?

Un concours planétaire de pirates devait mettre à mal des milliers de grands sites internet. Résultat: des informations contradictoires

Les experts en matière de sécurité sur internet avaient alerté la planète entière. Le dimanche 6 juillet devait être une journée noire pour Internet avec un concours de pirates baptisé

Defacer’s Challenge.com. Les hackers devaient s’attaquer à 6.000 sites en l’espace de six heures, des points étant accordés suivant le nombre et le type de serveur piratés. Les attaques peuvent prendre la forme d’une simple modification de la page d’accueil d’un site web, en y inscrivant un message ou en la détournant vers un autre site, ou d’une mise hors ligne complète du site attaqué en submergeant le serveur sous un grand nombre de requêtes. Pétard mouillé Un jour après, les conséquences de ce concours sont très opaques. Pour Graham Cluley, de l’éditeur britannique de logiciels de sécurité informatique Sophos, « Cela ressemble à un pétard mouillé ». Seul un très petit nombre de sites aurait été perturbé. « Il y a des sites attaqués tous les jours de l’année et je n’ai pas entendu parler » d’une hausse particulière ce week-end, a-t-il déclaré à l’AFP. Mais selon Zone-H, un site indépendant basé en Estonie qui compatbilise les attaques sur le Net, le concours de piratage a provoqué « le pire chaos qu’on ait jamais vu dans l’histoire de l’internet » avec des centaines de sites perturbés des Pays-Bas au Brésil. Zone-H a publié une liste des sites attaqués, visiblement au hasard, dont certains basés aux Etats-Unis, en France, au Brésil, en Allemagne et aux Pays-Bas. Le site de l’entreprise a d’ailleurs été copieusement attaqué, ce lundi, il était d’ailleurs indisponible. Selon ce site, « il ne se serait rien passé si les médias n’avaient pas consacré tant de place (à ce concours), prenant un non-événement pour remplir des pages de journaux, au milieu d’un été sans grosse actualité ». Mais pour l’expert de Sohos tout cela sent l’intox. « Les élucubrations, les menaces et les prédictions sur l’internet sont très fréquentes. Et parce c’est l’internet, il est très difficile de juger de leur crédibilité ».