Concurrence : Intel réclame 593 M€ d’intérêts à l’Europe

Après des années de bras de fer, Intel veut obtenir davantage que l’annulation de l’amende antitrust d’un milliard d’euros infligée par la Commission européenne.

En janvier 2022, après des années de bras fer, Intel a obtenu l’annulation de la sanction de Bruxelles tombée en mai 2009, en conséquence de pratiques jugées anticoncurrentielles sur le marché des processeurs. Le fondeur américain ne s’arrête pas là.

Intel réclame maintenant 593 millions d’euros d’intérêts.

En effet, selon un document publié lundi 20 juin au Journal officiel de l’Union européenne, Intel a introduit un recours fin avril au Tribunal de l’UE. La firme lui demande de condamner la Commission au paiement d’une « indemnité de 593 177 661,75 euros correspondant aux intérêts moratoires sur le montant principal 1 060 000 000 euros au taux de refinancement de la Banque centrale européenne (BCE) applicable le premier jour du mois au cours duquel la décision finale du 13 mai 2009 a été adoptée. »

Intel indique que ce taux était de 1,25% lorsque la pénalité a été approuvée en 2009 et qu’il a augmenté de 3,5 points de pourcentage au cours des 12 années qui ont suivi.

Aussi, la multinationale américaine (qui a réalisé un bénéfice net de 20 milliards de dollars en 2021), a demandé au Tribunal de l’UE d’imposer des intérêts supplémentaires à la Commission sur tout retard de paiement de ces frais à l’avenir.

Jeu d’influence

Cet épisode est le dernier en date du jeu d’influence que pratiquent les deux parties.

Intel entretient une relation parfois tendue avec l’Europe, comme on le constate sur le volet « concurrence ».  La relation, pourtant, revêt d’autres aspects.

L’entreprise a en effet annoncé en mars dernier son intention de construire, avec un fort soutien de fonds publics européens, une fonderie de puces de pointe à Magdebourg, en Allemagne, et créer un nouveau centre de R&D en France, à Paris-Saclay.

Intel prévoit d’investir initialement 17 milliards d’euros dans le site de production allemand, avec à la clé 7 000 emplois créés dans sa construction, 3 000 chez Intel et des « dizaines de milliers d’emplois » supplémentaires chez les fournisseurs et partenaires de son écosystème.

L’annonce s’inscrit dans le cadre d’un plan visant à investir jusqu’à 80 milliards sur dix ans sur l’ensemble de la chaîne de valeur des semi-conducteurs en Europe.

(crédit photo via pexels )