Conjoncture : le Syntec numérique voit 2012 chasser les embellies de 2011

Si 2011 s’est révélée profitable pour l’industrie informatique française, 2012 risque de s’apparenter à un retour de bâton. Sauf pour le cloud dont la tendance reste à la hausse.

Avec 42 milliards d’euros de chiffre d’affaires généré en 2011, l’industrie informatique française bénéficiera d’une hausse de 3,6  % de son activité cette année. Les chiffres présentés par le Syntec Numérique, qui regroupe quelques 1200 éditeurs de logiciels et SSII (80 % de l’activité informatique) ont de quoi réjouir. D’autant que les commandes du second semestre sont restées stables par rapport à la première moitié de l’année.

Ce sont les prestations de conseil qui ont le plus profité de cette bonne santé avec une hausse de 7 %. Suivi de l’édition de logiciels (+3,8  %) et des services (+2,7  %).

1 % en 2012

Mais c’est une toute autre perspective qui s’annonce pour 2012. Les professionnels s’attendent à un net ralentissement de l’activité l’année prochaine avec une croissance estimée à 1 %. Une « bonne nouvelle, selon Guy Mamou-Mani, le président du Syntec cité par La Tribune (18/11), alors que les analystes s’attendaient à une décroissance ».

Néanmoins, plusieurs signaux inquiétant s’allument : 30  % des entreprises membres allongent leurs cycles de décision et 20  % évoquent des reports de projets et une pression sur les prix.

Face à la tempête qui s’annonce, le cloud s’apparente comme une opportunité de développement à défaut de parapluie. Le secteur de l’édition a ainsi généré 521 millions d’euros en solutions SaaS (Software as a service). Soit seulement 5,2  % du marché des logiciels. Mais le secteur porte son lot de promesses. Notamment dans les jeux qui développent de nouveaux modèles économiques. La tendance à la hausse du modèle SaaS est également confirmée par l’Afdel (Association française des éditeurs de logiciels).

Le nouveau marché du cloud

Les SSII voient notamment dans le cloud l’arrivée de nouveaux marchés. Pour moitié d’entre elle, le « nuage informatique » devrait générer des contrats au cours des 36 prochains mois. En attendant, l’essentiel de leurs revenus se font toujours dans les métiers de l’infogérance.

Guy Mamou-Mani a profité de la présentation des résultats annuels pour pousser un coup de gueule contre la « circulaire Guéant » (du 31 mai 2011) qui vise à limiter l’immigration professionnelle et restreint la possibilité pour les étudiants étrangers de travailler en France. « Près de 6000 jeunes en stage ou CDD n’ont pas pu être embauchés dans le secteur cette année, fustige le président du Syntec cité par Les Echos (18/11), c’est une aberration, car les besoins des entreprises sont réels. » Avec un taux de chômage de 3  %, le secteur informatique peine en effet à recruter les bons profils en France. Une stratégie gouvernementale dont Additeam avait notamment été victime.

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