Conquête spatiale : la Chine met les bouchées doubles

Dans quelques heures, la Chine tentera sa première sortie humaine dans l’espace

Pour la Chine, l’affirmation de sa stature internationale passe par l’espace. Pékin va réaliser sa première sortie humaine dans le vide spatial dans moins de 48 heures. Pour Zhai Zhigang, le « taïkonaute » désigné pour effectuer cette mission et porter la combinaison de 3 millions d’euros, l’évènement promet d’être encore plus impressionnant que les Jeux Olympiques.

Depuis de nombreuses années, la Chine travaille d’arrache-pied pour combler le retard accumulé dans l’industrie spatiale face aux Russes, aux Européens et aux Américains. Avec 2 milliards de dollars par an investis dans l’industrie spatiale, Pékin veut à tout prix se donner les moyens de devenir la puissance spatiale du futur. Avec la mission Shenzou VII, la Chine fête son troisième vol habité, le premier remontant à octobre 2005.

La conquête spatiale, bien loin de se limiter à un aspect idéologique, revêt une importance commerciale. En effet, conquérir l’espace permettrait à Pékin de se positionner efficacement dans le très juteux marché du lancement de satellites.

Sa très forte attractivité commerciale, créée avant tout par des tarifs très avantageux permettrait à la Chine de disposer d’offres commerciales alléchantes, notamment pour les pays émergents et concurrencer le numéro un mondial : Ariane Espace.

En 2007, la fusée Longue Marche 3B avait positionné en orbite un satellite commandé par le Nigéria. D’autres pays comme le Venezuela et le Brésil regardent à leur tour vers la Chine.

Le gouvernement chinois souhaite voir s’ériger une nouvelle base de lancement, ce qui portera à quatre le nombre de sites. Dans le même temps, Pékin prépare la prochaine génération de satellites. Ils devraient être prêts pour 2013.

Le volontarisme de la Chine devrait pousser les autres nations spatiales à revoir leurs agendas dans les plus brefs délais.

Les Européens peaufinent leur politique spatiale Les ministres européens chargés des affaires spatiales se sont réunis à Bruxelles. Dans le cadre du cinquième Conseil Espace, les ministres se sont félicités des progrès obtenus dans le cadre de l’élaboration d’une politique spatiale européenne commune. Les ministres ont également souligné leur volonté de mener à bien leurs projets spatiaux, à savoir Galileo (une flotte de satellites) et Kopernikus (un programme de surveillance globale de l’environnement).