Le coût du transit IP poursuit sa dégringolade

Malgré la baisse des tarifs, des écarts de prix, jusqu’à 18 fois, subsistent sur les services de transit IP à l’international. Londres est l’une des villes les moins chères au monde pour le trafic IP.

Le coût des services de transit IP a poursuivi sa chute en 2015. Les prix des connexions sur ports 10 Gbit/s Ethernet (10 GE) ont décliné de 22% en moyenne pour la seule année 2014 et de 14% annuellement entre 2012 et 2015 (premier semestre) pour tomber à 3,95 dollars. « Malgré une baisse généralisée, des écarts de prix importants persistent entre les principaux centres de trafic Internet et les marchés les plus reculées », précise néanmoins le cabinet TeleGeography. Le spécialiste du marché des télécoms s’appuie sur ses observations effectuées à partir des tarifs d’une soixante d’opérateurs répartis sur une centaine de villes en Europe, Amérique du Nord et du Sud, et en Asie.

Ainsi, il vaut mieux faire transiter son trafic à Londres qu’à Sydney. Le coût mensuel moyen d’utilisation d’une liaison 10 GE y est tombé à 1 dollar par mois par Mbit/s au deuxième trimestre 2015. Soit une baisse annuelle de 16% pour le hub qui assure les liaisons internationales pour l’Europe, l’Afrique et une partie de l’Asie. L’un des plus bas coûts du marché mondial avec… Paris. En moyenne, les coûts moyen de transit IP de la capitale française descendent à 0,97 dollar avec des écarts constatés de1,90 dollar pour les plus élevés et 0,30 pour les plus bas. A l’autre extrême, le même service est facturé 18 dollars en moyenne dans la métropole australienne. Plus cher qu’à Sao Polo au Brésil (16 dollars). Entre les deux, l’Asie limite les frais avec des prix moyens de 4 dollars mensuel le Mbit/s que l’on trouve à Singapour.

Les dépendances européennes et américaines

TeleGeography explique ces disparités par les coûts de transport du trafic selon les régions. Celles qui restent largement dépendantes des liens passant par l’Europe ou les Etats-Unis pour accéder aux liaisons internationales sont les plus pénalisées. Ainsi, l’essentiel du transit Internet international de Sao Polo s’effectue via… Miami. Tout comme celui de Sydney qui dépend de Los Angeles. Résultat, les prix des services de transit dans ces villes n’ont reculé respectivement que de 5 et 10% annuellement depuis 2012. « Alors que les opérateurs élargissent les réseaux IP et les distributeurs poussent les contenus plus près des utilisateurs finaux, les fournisseurs d’accès Internet de ces marchés éloignés seront moins exposés à ces baisses de coûts », commente TeleGeography. Il faudra visiblement encore de nombreuses années pour qu’un fournisseur de Sydney paie un service donné au même prix qu’à Londres.

Telegeography transit IP 2015Q2

[Article mis à jour à 17h43]


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