Couverture des zones blanches : mission presque accomplie pour les opérateurs

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A travers la Fédération Française des Télécoms, les opérateurs estiment avoir atteint leurs objectifs de couverture des zones blanches. Plus de 500 communes restent toutefois encore à couvrir.

Mission accomplie. Ou presque. A l’occasion de l’inauguration, lundi 10 juillet, du site de Besse-en-Oisans (Isère), la Fédération Française des Télécoms (FFTelecoms) a présenté les derniers chiffres de couverture du programme « Zones blanches centres-bourgs ». Instauré en août 2015 dans la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques (dite « loi Macron »), ce programme visait à couvrir en 3G plus de 3 850 communes des zones rurales au 30 juin 2017. Elles représentent environ 1% de la population française. Selon la FFTelecoms, les opérateurs avaient couvert 3 288 communes en Internet mobile haut débit de manière mutualisée à cette échéance. Dont 1 256 communes de montagne.

« Les opérateurs mobiles […] Bouygues Telecom, Orange et SFR ont respecté, dans les délais impartis, leurs engagements », indique la fédération. Ce qui a demandé une accélération non négligeable des déploiements ces derniers mois. Pour la seule année 2016, pas moins de 1 064 zones ont ainsi été couvertes en 3G. « Cet engagement fort pour les territoires a représenté pour les opérateurs un investissement de 2,7 milliards d’euros en 2016 », ajoute la FFTelecoms dont sont membres les trois acteurs cités.

547 centres-bourgs encore à couvrir

Il reste néanmoins 547 centres-bourgs à équiper pour répondre pleinement aux exigences du programme gouvernemental. Et aucune visibilité sur le calendrier de couverture n’est à ce jour avancée. Les communes concernées doivent en effet mettre à disposition des opérateurs les pylônes qui accueilleront les antennes des réseaux mutualisés (RAN sharing). En avril 2016, l’Etat avait lancé un appel à projet pour, subventions à l’appui, inciter les communes à s’équiper. Force est de constater que celui-ci prend du retard.

Free, qui a rejoint le programme en 2016 (et n’est pas membre de la FFTelecoms), est le principal opérateur à attendre l’arrivée de ces pylônes pour commencer à installer ses antennes dans les zones rurales. Il en attend 234. Une soixantaine d’autres seront répartis entre Orange, Bouygues Telecom et SFR. Concrètement, et dans l’attente des livraisons des pylônes, Orange est à 89 % de ses objectifs, quand SFR et Bouygues Telecom atteignent 87 % selon les chiffres de l’Arcep au 19 mai dernier. Free, pour sa part, n’a pas encore commencé la construction de son réseau en zones blanches.

Pour accélérer les déploiements, l’association d’opérateurs appelle à « un suivi national précis, avec la publication d’un calendrier des constructions des infrastructures, en lien avec les collectivités locales et leurs associations représentatives, dans les 547 communes où les pylônes n’ont pas encore été construits ». Un calendrier qui pourrait être établi dans le cadre des réunions prévues entre le gouvernement et les opérateurs, réinitialisées récemment dans le cadre de la couverture du pays en très haut débit.


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