Créateur ou imposteur ? L’Australien Craig Steven Wright aurait déposé, depuis février dernier, plus de 50 demandes de brevets en Grande-Bretagne autour du Bitcoin, la cryptomonnaie dont il revendique la paternité, et de la technologie associée (la blockchain, protocole décentralisé de gestion des transactions). Et ce via EITC Holdings, une société enregistrée dans une île des Caraïbes fiscalement accommodante (l’île d’Antigua), selon des documents consultés par l’agence Reuters.
Deux associés de Wright, et administrateurs présumés de EITC Holdings Ltd, lui ont indiqué que les dépôts de brevets n’ont pas cessé. L’Office britannique de la propriété intellectuelle, lui-même, aurait enregistré onze dépôts de brevets émanant de cette entreprise la semaine passée.
Au total, EITC Holdings envisagerait de déposer jusqu’à 400 demandes de brevets liés à la cryptomonnaie. Mais il lui faudra patienter plusieurs années, entre le dépôt et la délivrance du brevet, avant d’en tirer profit… Les brevets déjà déposés couvrent un large champ d’applications : du paiement sécurisé de contenus en ligne au système d’exploitation dédié à l’Internet des objets utilisant la blockchain, selon Reuters. De quoi exiger, à terme, de rondelettes redevances d’entreprises, des start-ups aux banques systémiques prêtes à investir dans la technologie ?
« Il semble que [Wright] essaie de faire breveter les composants fondamentaux de n’importe quelle blockchain, cryptomonnaie ou base de données distribuées », a commenté Antony Lewis, un consultant spécialisé qui a étudié, à la demande de Reuters, l’intitulé des brevets et le contenu de demandes. Les banques ne veulent pas se laisser distancer. En témoigne, par exemple, la quinzaine de brevets liés à la blockchain déjà déposés aux États-Unis par Bank of America Corporation…
Craig Steven Wright ne s’exprime plus sur ces problématiques, pour le moment. L’homme âgé de 45 ans se targue pourtant d’avoir inventé le bitcoin. Il serait le mystérieux « Satoshi Nakamoto » qui a annoncé l’invention du bitcoin en 2008 et publié le premier logiciel dédié en janvier 2009. Mais l’identité réelle et l’existence de Satoshi Nakamoto font l’objet de spéculations. Et les sceptiques sont nombreux. Wright, lui-même, s’était engagé à apporter la preuve qu’il était bien Nakamoto. Mais il a changé d’approche le mois dernier, déclarant dans un billet de blog daté du 7 mai 2016 (supprimé depuis, mais archivé) qu’il n’avait pas le « courage » de renoncer à des années d’anonymat…
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