Crise chez Ericsson et Motorola

Les têtes commencent à tomber après le violent profit-warning publié par l’équipementier suédois

Rien ne va plus chez Ericsson. Le climat ne cesse de se détériorer depuis une semaine, moment où l’équipementier suédois a publié un avertissement sur résultats qui a fait chuter son cours de bourse de 25% en une seule séance… Une situation sans précédent qui a touché l’entreprise mais aussi le pays tout entier.

Ce jeudi, les premières conséquences de ce choc commencent à se faire sentir. On apprend ainsi la démission de Karl-Henrik Sundström, directeur financier. Il est remplacé par Hans Vestberg, qui dirigeait jusqu’à présent les activités de services.

Ce départ sera-t-il suffisant pour restaurer la confiance : rien n’est moins sûr. D’autres responsables de l’équipementier pourraient avoir à faire leurs cartons tant la situation est tendue.

D’ailleurs, les résultats trimestriels définitifs confirment la mauvaise passe traversée par Ericsson (qui touche en fait tout le secteur). Le bénéfice d’exploitation a chuté de 36% à 5,6 milliards de couronnes suédoises (607 millions d’euros) contre 8,8 milliards de couronnes sur la même période un an plus tôt.

La baisse de l’activité d’expansion ou de modernisation de réseaux, conjuguée à la part croissante dans le chiffre d’affaires des déploiements de nouveaux réseaux, traditionnellement moins rentables, expliquent ce phénomène selon le groupe.

Petite consolation néanmoins, le numéro un mondial des équipements de réseaux de téléphonie mobile, a revu en légère hausse sa marge d’exploitation sur juillet-septembre à 13% contre 12,9% annoncé la semaine dernière.

De l’autre côté de l’Atlantique, la situation n’est pas meilleure. Motorola connaît encore un trimestre difficile avec un bénéfice net de 60 millions de dollars, soit 0,03 dollar par action, contre 968 millions de dollars ou 0,39 dollar par action, un an plus tôt. Néanmoins, le groupe repasse dans le vert et ce résultat est néanmoins supérieur aux prévisions.

Les ventes ont reculé de 17% à 8,8 milliards de dollars. Surtout, 37,2 millions de téléphones portables ont été écoulés au troisième trimestre 2007 contre 53,7 millions au troisième trimestre 2006. Ce n’est pas cette fois-ci que Motorola reprendra à Samsung la deuxième place mondiale perdue au deuxième trimestre.