C’est un Guy Mamou-Mani (en photo ci-dessus) franchement enthousiaste qui a tenu sa dernière conférence semestrielle sur la conjoncture du secteur du numérique en France. Le président de Syntec Numérique, dont le mandat arrive à échéance en juin prochain, tire sa révérence alors que les SSII (ou ESN selon la nouvelle terminologie du syndicat patronal), les éditeurs de logiciels et les sociétés de conseil en technologies devraient connaître une année faste. L’organisation prévoit en effet 2,6 % de croissance pour le secteur en 2016, 0,2 point de mieux que les prévisions publiées en novembre dernier.
Mais le conseil et les services – qui pèsent plus de 60 % d’un secteur générant 50,6 milliards d’euros de CA – devraient eux aussi connaître une année faste, avec une croissance anticipée de 2,5 %, contre 2 % en 2015. L’intégration et le conseil mènent la danse, tandis que la formation/support et l’infogérance d’infrastructures – fortement remise en cause par le Cloud – sont davantage à la peine. « Toute la croissance provient de la transformation numérique des entreprises, précise Guy Mamou-Mani. La partie historique des activités de services voit elle aussi ses volumes augmenter, mais, sous la pression des achats, de l’offshore et du Cloud, le chiffre d’affaires est stable. »
En 2016, ce que le Syntec Numérique regroupe sous l’acronyme Smacs – social, mobile, analytique, Cloud et sécurité – devrait connaître une croissance de 18,2 %, et peser au total 6,8 milliards d’euros. « Et nous n’en sommes qu’au début de la transformation numérique. Je garantis un taux de croissance similaire pour ces activités pour les 5 à 10 ans qui viennent », dit Guy Mamou-Mani. Déjà très en vue en 2015 (+ 3,4 %), le logiciel devrait de son côté poursuivre sa marche en avant, avec une croissance attendue de 3,6 % cette année.
« Malgré tout, la France reste à la traine des autres grands pays industrialisés en matière d’investissement IT. Or nos métiers sont un levier de compétitivité pour l’économie dans son ensemble », estime Christian Poyau, le Pdg de Micropole et administrateur de Syntec Numérique. Selon IDC, le marché des logiciels et services devrait croître de 4,4 % en 2016 dans le monde (3,2 % en Europe de l’Ouest).
Malgré le rebond très net de l’activité par rapport aux niveaux de 2012 et 2013, l’Hexagone resterait donc en retrait de ses concurrents à l’international. Un sujet que Syntec Numérique entend amener au cœur de la campagne présidentielle, qui s’annonce, même si le syndicat professionnel n’a guère rencontré de succès dans sa campagne de sensibilisation des nouveaux présidents de région. L’organisation pourra jouer sur la corde sensible de l’emploi. Employant 412 000 personnes, le secteur a créé 12 000 emplois nets en 2014, un cru pourtant médiocre pour le numérique. « On crée de l’emploi depuis 22 trimestres consécutifs », assure Godefroy de Bentzmann, le vice-président de Syntec Numérique et candidat à la succession de Guy Mamou-Mani. Et près de 94 % des salariés y bénéficient d’un CDI.
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