Curiosity probablement victime d’un bombardement cosmique

Le rover Curiosity qui arpente la surface de Mars n’avait jusqu’à présent pas connu de revers importants. Mais depuis mercredi dernier, un problème informatique l’a stoppé net dans son élan.

Curiosity, le rover envoyé par la NASA sur Mars, avait eu droit à une « transplantation de cerveau ». C’était en août 2012 ; il s’agissait simplement d’une mise à jour logicielle prévue.

Mais, mercredi dernier, il a connu son premier dysfonctionnement. Conséquence de tout cela : l’ordinateur de secours va prendre le relais après qu’un fichier corrompu ait causé une panne de l’ordinateur principal. De ce fait, le 27 février, il n’ a pas été en mesure d’envoyer ses données quotidiennes à destination de la Terre et il a dû passer en mode veille.

Passage à l’ordinateur de secours

Mission Control, le centre de contrôle du rover, a alors décidé de faire basculer le robot sur son ordinateur de secours et de suspendre les travaux scientifiques momentanément, probablement durant quelques jours.

Curiosity dispose de deux ordinateurs de type RAD750 produits par la société BAE, des unités commercialisées depuis 10 ans. Le RAD750 présente la particularité d’être très simple, mais aussi fiable et robuste.

Il a été conçu pour supporter des conditions exceptionnelles, telles que des températures extrêmes et des niveaux de radiations substantiels. Il est constitué du CPU PowerPC 750 cadencé à 200 MHz qui date quelque peu puisqu’il équipait les Apple PowerBook G3 de 1997.

Les rayonnements cosmiques probablement à l’origine

Mais, c’est la mémoire flash (2 Go) qui aurait subi un rayonnement cosmique si intense que son contenu a été corrompu. C’est du moins la piste la plus probable pour expliquer ce dysfonctionnement.

Les mémoires destinées aux systèmes informatiques sont de plus en plus sensibles aux rayonnements cosmiques, car les courants électriques qui transitent dans les circuits sont de plus en plus faibles et parce que le nombre de transistors a beaucoup augmenté.

Même si les composants embarqués dans Curiosity répondent à des normes spatiales, il n’en reste pas moins qu’un bombardement intense de particules peut avoir cet effet sur l’électronique.

Jusqu’à une semaine d’immobilisation

La NASA a toutefois tenté de rassurer en précisant sur le compte twitter du rover : «Ne vous inquiétez pas : je viens de passer à l’ordinateur B le temps que l’équipe se penche sur un problème de mémoire sur le A. »

Configurer l’ordinateur B de secours pourrait prendre « un certain temps » selon la NASA. « Il nous faudra probablement plusieurs jours, peut-être une semaine d’activité pour remonter tout ça et reconfigurer, » a déclaré Richard Cook, chef du projet Curiosity au laboratoire Jet Propulsion de la NASA.

Lorsque l’ordinateur B aura repris le contrôle du rover, l’équipe se penchera sur l’ordinateur A afin de le remettre d’aplomb. Curiosity pourra alors reprendre normalement ses pérégrinations martiennes.