Cyberespionnage : le Royaume-Uni accuse la Russie de mener une campagne intense

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Des pirates russes auraient multiplié les attaques contre des intérêts britanniques entre secteurs public et privé, selon l’agence gouvernementale en charge de la sécurité numérique.

Médias, télécoms, énergie…L’an passé, la Russie a mené des cyberattaques contre des groupes évoluant dans différents secteurs d’activité au Royaume-Uni, selon un haut responsable gouvernemental britannique.

En reprenant les propos du Premier ministre Theresa May, « l’ordre international tel que nous le connaissons risque de s’éroder », a évoqué Ciaran Martin, Directeur du National Cyber Security Center (NCSC), la branche sécurité numérique de la plus importante agence de renseignement (Government Communications Headquarters ou GCHQ) établie il y a un an.

Lors d’un événement organisé par le journal The Times, Ciaran Martin a déclaré : « Je peux confirmer que l’interférence russe, analysée par le NCSC l’an passé, comportait des attaques contre des groupes médias, télécoms et d’énergie. »

Depuis sa mise en oeuvre opérationnelle, elle a recensé 600 attaques contre les infrastructures gouvernementales et industrielles. Parfois à un niveau critique. 30 d’entre elles ont nécessité « une réaction interministérielle », selon la BBC.

Parmi les cibles figurait le groupe télécoms BT (ex-opérateur historique British Telecom). Le représentant du gouvernement a toutefois refusé de fournir de plus amples détails sur ces cyberattaques, pour des raisons de sécurité.

Le gouvernement britannique accuse la Russie d’avoir fomenté « une campagne intense de cyberespionnage et d’assauts de rupture ». Des accusations « biaisées », « non transparentes » et réfutées par la Russie.

Twitter : la Russie influente sur les débats liés au Brexit ?

Les déclarations du responsable du NCSC surviennent sur fond de tensions entre Londres et Moscou.

Un rapport confidentiel, publié dans la presse de manière concomitante, démontrait que la Russie avait cherché à exercer une certaine influence dans les débats sur le Brexit l’an passé en recourant à des bots exploités sur Twitter. 

Un type d’action de propagande qui n’est pas sans rappeler l’enquête menée aux USA  sur l’ingérence russe dans la course à la Maison Blanche de 2016.

Parallèlement, Gavin Williamson, secrétaire à la Défense, accuse la Russie de multiplier les intrusions sous-marines dans les eaux britanniques à un niveau similaire observé lors de la guerre froide.

La Russie est également réputée pour abriter des cybercriminels de renom.

Illustration avec Evgeniy Mikhaïlovitch Bogachev, alias « Lucky12345 ». Il est accusé d’être à l’origine de Gameover Zeus, un virus ayant permis en 2007 de voler plus de 100 millions de dollars via un réseau underground exploitant des botnets.

En mars, le FBI (agence fédérale de police aux USA) a proposé d’offrir une récompense pouvant aller jusqu’à trois millions de dollars contre toute information permettant d’appréhender le pirate.

(Crédit Photo : Eugène Sergueev-Shutterstock)