Cyberguerre froide : les Etats-Unis étudient une cyberattaque contre la Russie

Pour Washington, la Russie tente d’influencer par des manœuvres cyber les élections américaines en ciblant Hillary Clinton. L’administration Obama réfléchit à une riposte contre Vladimir Poutine.

L’administration Obama étudierait une opération cyber visant la Russie, une mesure de rétorsion après ce que Washington interprète comme des piratages orchestrés par Moscou afin d’influencer la prochaine élection présidentielle américaine. Selon la chaîne NBC News, qui cite des sources anonymes issues de la communauté du renseignement américain, la CIA est chargée de proposer des options à la Maison Blanche sur une cyber-attaque susceptible d’embarrasser le Kremlin et, plus particulièrement, son locataire actuel, Vladimir Poutine.

Selon NBC, les opérations de préparation de cette opération ont déjà débuté, permettant d’identifier des cibles et des vulnérabilités. D’anciens officiers du renseignement assurent à la chaîne américaine que la CIA a déjà récupéré de nombreux documents prouvant les manœuvres de Vladimir Poutine. Et c’est in fine bien là que semble résider l’objectif de ces indiscrétions parues dans la presse. Comme le dit le vice-président Joe Biden, il s’agit avant tout « d’envoyer un message » à Poutine. De lui laisser entendre que si se poursuivent ce que Washington perçoit comme des tentatives de déstabilisation orchestrées par Moscou, des révélations sur les pratiques du Kremlin auront lieu. Celles-ci pourraient, par exemple, concerner les transferts de fonds supposément opérés par les proches de Vladimir Poutine hors de Russie…

Wikileaks instrumentalisé par Moscou ?

Récemment, Guccifer 2.0, un hacker qui se dit né en Europe de l’Est et qui a déjà orchestré le vol des données du DNC (Democratic National Committee), a affirmé avoir « piraté les serveurs de la Fondation Clinton et téléchargé des centaines de milliers de fichiers et de bases de données de donateurs ». La Fondation a nié la réalité de cette exfiltration de données. Mais Washington estime que ces actions, qui visent toutes le camp démocrate, sont orchestrées par le Kremlin, afin de déstabiliser Hillary Clinton au profit de Donald Trump, réputé plus proche de Vladimir Poutine.

Rappelons également que Wikileaks a récemment indiqué qu’il détenait un million de documents sensibles, des informations que son fondateur, Julian Assange, prévoit d’égrainer sur 10 semaines. Avec notamment des révélations relatives à l’élection américaine que Wikileaks prévoit de publier avant le vote des électeurs, le 8 novembre. Le 7 octobre, le site a ainsi mis en ligne des e-mails de John Podesta, qui préside la campagne d’Hillary Clinton. Washington estime là encore que la Russie serait une des sources de Wikileaks.

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